L’un des principaux critères sur lequel se base le choix des investisseurs pour un pays donné est celui de la stabilité politique. En effet, les détenteurs de capitaux veulent fructifier leur argent dans un environnement politique sain où les institutions publiques et les lois en vigueur sont bien respectées par toute la population et le pouvoir en place. Or, il s’est avéré que la situation politique en Tunisie se distingue, au cours de ces dernières années, par des tiraillements politiques, parfois violents, notamment à l’Assemblée des représentants du peuple, où plusieurs projets de lois importants ne sont pas encore examinés ni approuvés.
De plus, le changement des gouvernements se fait à un rythme assez rapide et les ministres ne parviennent pas à appliquer leurs programmes entamés. Les nouveaux ministres, ou du moins une partie d’entre eux, ne poursuivent pas la politique de leurs précédents. Ils ne s’empêchent pas de tout annuler et d’entamer de nouveaux projets, selon un point de vue différent. D’où la nécessité d’assainir, autant que possible, le climat politique, en faisant prévaloir les principes de la démocratie, en comptant essentiellement sur les voix des électeurs pour le choix des députés et du président comme ce fut le cas au cours des dernières élections présidentielle et législatives.
En outre, toutes les tendances politiques doivent cohabiter dans le cadre du respect mutuel et de l’entraide. Certains observateurs recommandent le changement du régime politique pour donner plus de prérogatives au président de la République, car le régime actuel à trois pouvoirs (parlementaire, exécutif et judiciaire) n’a pas réussi à réaliser de bons résultats, notamment au niveau économique où tous les clignotants sont au rouge. Le chef de l’Etat, une fois réhabilité dans ses pouvoirs, ainsi que le chef du gouvernement, doivent être les responsables de la politique exécutée en rendant des comptes, chaque fin d’année, de leurs actions, dans le cadre d’une audition à l’Assemblée des représentants du peuple, transmise en direct dans les chaînes de télévision.
La stabilité politique est donc primordiale avant de penser à attirer les investisseurs étrangers et tunisiens, et les appeler à créer des projets dans les différentes régions du pays. Un débat d’idées et de projets devrait caractériser les débats politiques qui sont transmis par la télévision et non pas des critiques déplacées ou des tiraillements infertiles et qui ne servent pas l’intérêt général du pays. Il n’est pas question de considérer le rival politique comme un ennemi, mais une force de proposition dans tous les domaines, y compris celui de la politique à engager pour sauver le pays.
