La Tunisie présidera le Conseil de sécurité de l’ONU à partir du 1er janvier prochain, en vertu du principe de la rotation mensuelle par ordre alphabétique, a affirmé, hier (mercredi 30 décembre), le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère qu’il dirige.

Dans cette optique, il appartiendra à la Tunisie, a-t-il fait savoir, de proposer un plan d’action et d’organiser les travaux dudit Conseil de sécurité (composé de 15 pays membres dont 5 permanents). Une occasion pour la Tunisie d’organiser les travaux et les débats publics devant les délégations des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies et des invités.

Le soutien des pays et peuples vulnérables, un axe majeur

S’attardant sur les sujets et débats proposés par la Tunisie s’agissant des tables rondes du Conseil de sécurité durant janvier 2021, Jarandi a indiqué qu’ils toucheront à toutes les questions régionales et internationales marquant l’actualité du monde.

De ce point de vue, il a évoqué le soutien aux pays et nations vulnérables qui ont fait montre de fragilité grandissante en raison de la pandémie mondiale (Covid-19), les crises syrienne et libyenne, nécessitant, selon lui, davantage de coordination et de dialogues pour une vraie sortie de crise.

Dans la même perspective, il est revenu sur la crise du Yémen, affirmant que la Tunisie s’emploiera à proposer des pistes pour une issue profitable à tous.

Tout au long de sa présidence du Conseil de sécurité, la Tunisie focalisera le débat sur les défis liés au maintien de la paix en temps de crise. Le président Kaïs Saïed présidera les tables rondes y afférentes, a fait remarquer le ministre des Affaires étrangères.

« La Tunisie proposera une approche tuniso-tunisienne privilégiant l’aspect préventif. Car le Conseil de sécurité semble avoir négligé cet aspect lors de ses plans d’action précédents. Nous nous emploierons à proposer à la communauté internationale une approche globale, en vue d’attaquer l’origine du mal au lieu de se contenter de mesures tardives. Cela s’applique à plusieurs questions, dont la pauvreté, la fragilité des institutions, la mauvaise gouvernance, le terrorisme, etc. », a-t-il précisé.

Normalisation avec Israel et politique africaine de la Tunisie

A la question de savoir si la normalisation de certains pays arabes avec Israel ne constituera un handicap devant une bonne coordination au Conseil de sécurité, le ministre a rétorqué que la Tunisie a sa propre vision des choses et qu’elle respecte les décisions souveraines du reste des pays arabes.

« La Tunisie n’a subi aucune pression pour normaliser ses relations avec l’État hébreu. Et les pays qui ont opté pour la normalisation avec Israël sont libres de leurs choix », a-t-il répondu à une question en rapport avec les affirmations récemment parues dans le New York Times. Selon ces affirmations, la Tunisie pourrait être un des prochains pays à normaliser avec l’Etat hébreu.

Sur un autre plan et à la question de savoir si la Tunisie dispose aujourd’hui d’une vraie politique africaine, Jarandi a répliqué que son département œuvre à jeter les fondements d’un bon ancrage dans le continent noir.

Reconnaissant que ce qui a été jusque-là accompli reste en deçà des attentes, il a fait part de la détermination de son département et de l’État tunisien à aller de l’avant sur la voie d’un partenariat gagnant-gagnant entre la Tunisie et le reste des pays subsahariens.

« Nous réalisons que l’Afrique est l’avenir de l’économie mondiale et nous nous emploierons à développer nos échanges et notre coopération avec nos frères du continent. Nous avançons lentement mais sûrement et la Tunisie bénéficie d’une bonne image surtout en Afrique de l’Ouest. Le reste ça viendra », a-t-il conclu.

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