Ils ont dit | Ezzeddine Saïdane -Economiste et expert

L’augmentation du salaire minimum garanti se traduira par une augmentation de tous les salaires dans le secteur privé. Il existe un très grand écart entre l’augmentation des salaires et la production, en particulier avec un taux de croissance attendu de -10%. L’augmentation des salaires est un moyen de redistribuer la richesse, sauf que, dans la situation actuelle, il n’y a pas de richesse ou de production supplémentaire, ce qui entraînera l’inflation. Cette augmentation du salaire minimum garanti fera entrer l’économie dans une spirale très dangereuse et entraînera davantage de hausses de prix, notamment avec une baisse du pouvoir d’achat des citoyens d’environ 50%. Il est, avant tout, nécessaire de réformer l’économie, de créer de la croissance, des emplois et de la richesse. Le rôle de la Banque centrale est très difficile, car elle abaisse le taux d’intérêt pour faciliter l’investissement en échange d’une augmentation de l’inflation. Son rôle ne devrait pas être limité au seul aspect monétaire, car il devait être indépendant et imprenable aux abus du gouvernement pour des raisons politiques ou autres. Nous n’avons aucun programme avec le Fonds monétaire international et il ne négocie pas avec nous. Le FMI a annulé définitivement une grande partie du dernier prêt, estimé à 1,2 milliard de dollars, en guise de punition à l’égard des autorités tunisiennes qui n’ont pas mis en œuvre les réformes nécessaires. Le nouveau programme avec le FMI doit être basé sur une nouvelle vision et une stratégie claire, et ce, en plus d’un gouvernement fort, afin que nous puissions parvenir à un nouveau dialogue».

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