Éducation: Une reprise sur fond d’inquiétude

Le secteur de l’éducation et de l’enseignement continue à se heurter à de nombreuses difficultés. La pandémie de Covid-19 a levé le voile sur des années de retard et de blocages d’un chantier central. Entre la menace sanitaire et le retard accumulé durant le confinement ciblé, les établissements scolaires et universitaires réussiront-ils demain la reprise après un arrêt de dix jours ?

Les avis divergent pour cet arrêt qui, pour certains,  impacterait considérablement l’apprentissage. D’autres jugent les moyens insuffisants pour que les élèves reprennent les bancs de l’école en pleine pandémie. Celle-ci  vient contraindre tout le monde à passer la vitesse supérieure. Elle a ainsi permis de bousculer certaines consciences, bien que le corps enseignant ait été pris de court et s’est arrangé, tant bien que mal, à achever certains cours et modules.

Le corps enseignant, les syndicats de l’enseignement et les parents ont commencé à se poser des questions concernant l’éventualité d’une reprise des cours demain, car les moyens de prévention restent insuffisants, voire inexistants.

Les circonstances exceptionnelles de la pandémie imposent la fermeture temporaire des établissements scolaires et universitaires et le décalage de la reprise jusqu’à la réception du vaccin anti-Covid 19. Cette fermeture est tributaire certes de la décision d’un confinement général, qui n’est plus écarté aujourd’hui, à la lumière de la propagation vertigineuse de l’épidémie,  des bilans records de contaminations et décès (plus de 100 morts en 24h). Sachant que plusieurs cas d’infection au Covid-19  ont été recensés dans les rangs des cadres pédagogiques, techniques et administratifs, ainsi que des élèves.

Le corps enseignant tire aujourd’hui la sonnette d’alarme et déplore notamment l’absence de sécurité sanitaire dans les établissements scolaires et universitaires.

Après dix jours de vacances forcées, les d’élèves et étudiants reprendront demain le chemin de l’école et des universités sur fond de craintes grandissantes des répercussions de la propagation de la pandémie du Covid-19 dans sa quatrième vague, la plus dangereuse.

Et la raison de cette inquiétude est que la plupart des établissements scolaires et universitaires, les foyers et les restaurants universitaires ne sont pas encore pourvus en moyens de prévention contre l’épidémie.

Dénonçant une reprise de la vie scolaire irréfléchie, le secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire, Lassaâd Yaâkoubi a, à maintes reprises, appelé à un confinement général pour protéger aussi bien les élèves que les enseignants, les administratifs et les parents, qui  sont au front de cette situation extrêmement dangereuse, mais sans armes.

Selon la stratégie de vivre avec le virus préconisée par les pouvoirs publics,  l’application du protocole sanitaire dans les établissements scolaires et universitaires est impossible, d’autant plus que les ressources financières dont disposent ces institutions, tous cycles confondus, ne concordent pas avec les exigences de la situation sanitaire actuelle.

Le plus important est de rectifier le tir et d’essayer de réfléchir en profondeur à d’autres solutions à la fois viables et applicables.

Les surveillants et surveillants généraux haussent le ton

Peut-on parler d’une reprise des cours à partir de demain, en l’absence des staffs administratifs ? Les collèges et les lycées secondaires en Tunisie connaissent, depuis plus d’un mois, un état de désordre suite à la grève ouverte avec présence sur les lieux de travail, menée par les surveillants et surveillants généraux, sur fond de revendications professionnelles.

Par ailleurs, et malgré la pandémie, les surveillants et surveillants généraux haussent le ton et manifestent leur mécontentement, prévoyant de poursuivre la grève demain après la période du confinement ciblé, à travers la suspension de toutes les activités administratives, éducatives et pédagogiques.

Ces grévistes contestent l’absence de réactivité des autorités quant à leurs revendications exprimées au mois de novembre et disent ne rien lâcher tant que leurs revendications ne sont pas prises en considération. Jusqu’à présent, aucune réaction de la part du ministère de tutelle ne leur a été signalée.

Jamel El Heni, secrétaire général de la Fédération générale des surveillants et des surveillants généraux relevant de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt),  précise que la grève intervient suite au non-respect du ministère de l’Education de l’application du procès-verbal de la réunion en date du 8 mai 2018. Il a accusé le gouvernement d’atermoiement, rappelant que l’ensemble des revendications ont été approuvées dont la promotion exceptionnelle des surveillants et surveillants généraux et l’augmentation de la prime de fournitures de la rentrée scolaire, le versement des primes de retraite, ainsi que l’accélération de la restructuration de l’Office des services scolaires et la régularisation de la situation d’environ 700 surveillants contractuels dans les établissements éducatifs.

Le non-respect de l’engagement « va entraver la reprise des cours dans les lycées et la fermeture des foyers. La reprise des cours n’aura pas lieu tant que la grève des surveillants et des surveillants généraux est maintenue », indique-t-il.

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