FOCUS BUSINESS: Le retour à la normale, c’est pour quand ?

Début d’année difficile pour l’économie nationale à tous les niveaux et, particulièrement, ceux des échanges commerciaux et de l’investissement. Les pouvoirs publics sont tenus de dynamiser ces deux moteurs de croissance pour rétablir une situation économique stable et durable. La scène économique tunisienne est impactée par des facteurs externes et internes, dont certains peuvent être maîtrisés, alors que d’autres échappent à tout contrôle. Le Covid-19 a eu des impacts négatifs sur l’ensemble de l’économie et plusieurs entreprises aussi bien publiques que privées ont aggravé leur situation économique déficitaire. Parmi les facteurs maîtrisables, on peut citer ceux qui sont liés aux grèves et aux arrêts fréquents de travail qui causent à toute société un manque important à gagner.

Ainsi, plusieurs sociétés sont confrontées, de temps à autre, à des arrêts de travail comme ceux qui ont frappé la Compagnie des phosphates de Gafsa et qui ont privé la Tunisie d’un panier de devises conséquent. Des contestataires réclament de l’emploi dans ladite compagnie, sinon ils empêchent les travailleurs de rejoindre leurs postes. Une telle situation a obligé notre pays à recourir à l’importation pour honorer ses engagements vis-à-vis de ses clients. Et dire que la Tunisie est l’un des premiers exportateurs de cette matière.

Ce facteur défavorable est pourtant maîtrisable à condition que toutes les parties prenantes, y compris les syndicats, contribuent à relever le défi et à arrêter, pour quelque temps, les perturbations sociales. Seules les négociations constructives peuvent aboutir à des solutions qui arrangent tout le monde. Ces solutions ne doivent pas concerner forcément le recrutement de nouveaux travailleurs dans la compagnie qui souffre déjà d’un sureffectif. Mais il serait possible, par exemple, d’encourager l’initiative privée dans les très petites entreprises et les métiers tertiaires, en consacrant un fonds en faveur de ces demandeurs d’emploi pour qu’ils volent de leurs propres ailes en leur fournissant une assistance technique et un accompagnement.

L’instabilité politique est également un facteur défavorable pour attirer les investissements. Les partis politiques peuvent se mettre d’accord sur un plan d’action visant à promouvoir l’économie et améliorer la croissance. Un gouvernement composé de membres compétents et dévoués doit travailler à moyen et long termes pour pouvoir atteindre les résultats escomptés. Le changement fréquent de gouvernement n’est pas recommandé en cette période délicate, caractérisée par plusieurs défis à relever.

Il est possible également de diversifier les marchés pour stimuler les exportations vers plusieurs destinations, d’améliorer la qualité des produits en encourageant l’innovation et la créativité, de maîtriser le coût de production, en s’orientant davantage vers les énergies renouvelables, l’économie verte et la digitalisation de tous les services administratifs et la production. Autant de facteurs qui peuvent bien être maîtrisés en faveur des entreprises tunisiennes pour donner un plus à l’économie et aller à la prospérité.

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