L’Espérance a gagné, mais le CA a épaté

L’Espérance a réussi l’essentiel dans le derby, mais le Club Africain mérite d’être applaudi grâce à la bravoure de ses jeunes joueurs.


Personne, aussi qualifié soit-il, ne peut pronostiquer à propos d’un derby quelle que soit l’inégalité des forces entre les protagonistes.

Les annales du football tunisien (ou étranger) sont truffées de vérités dans ce sens. Et le derby entre l’Espérance et le Club Africain, joué avant-hier à Radès, n’a pas fait l’exception.

Certes, le résultat dans cet énième duel entre deux rivaux, qui se connaissent parfaitement, a tourné en faveur de l’équipe la plus forte sur le papier, mais l’aisance de cette dernière n’a pas été au rendez-vous comme attendu par un grand nombre du public.

En effet, le Club Africain a vendu chèrement sa peau dans ce cent-trente-troisième derby de la capitale resté indécis jusqu’aux toutes dernières minutes du jeu.

L’Espérance est quand même parvenue à réussir l’essentiel: la victoire grâce à un but du revenant Anice Badri (76’), mais elle a énormément souffert avant et après ce but providentiel.

Le CA, une leçon

d’appartenance

On peut même dire que, dans d’autres circonstances, l’Espérance aurait pu perdre le derby face à un Club Africain qui mérite tout le respect, ne serait-ce que par son esprit combatif et l’amour prouvé de ses joueurs voués aux couleurs «rouge et blanc». Sinon comment expliquer la résistance farouche des enfants de Bab Jedid devant la meilleure équipe du championnat, alors qu’ils ont joué à dix, dès le début du match, en raison de l’expulsion de leur défenseur axial Skander Laâbidi (8’) ?

Le Club Africain vit, comme tout un chacun le sait, une période sombre financièrement et administrativement. Mais quand on voit que cette morosité, qui n’a que trop duré, n’a aucunement altéré la douce idylle qui existe entre ce prestigieux club et ses enfants, notamment ses joueurs, on ne peut qu’être épaté de cette formidable appartenance.

D’ailleurs, cela s’est magistralement traduit sur le terrain, puisque les Clubistes ont, avec bravoure, défendu crânement leurs filets tout en tentant quelques contre-attaques qui ont failli aboutir, surtout grâce à Adam Taoues et, particulièrement, Hamdi Laâbidi. Ce dernier a failli égaliser à 2 minutes de la fin de la partie n’eût été la spectaculaire parade de Farouk Ben Mustapha sur un tir puissant décoché à partir des 16 mètres.

En aucun moment, on n’a remarqué que le CA était amoindri numériquement.

En contrepartie, l’Espérance a tout tenté pour remporter sa victoire. Elle a dominé, mais sans trop convaincre, car ses joueurs n’ont trouvé la faille qu’une seule fois sur le but marqué par Badri suite à un tir de Ben Romdhane mal renvoyé par le keeper clubiste Atef Dekhil.

Sinon, toutes les caractéristique du derby étaient présentes pour prouver que les deux frères ennemis resteront à jamais les principaux acteurs de la scène footballistique tunisienne. Et c’est tant mieux !

Pour ce qui est de l’Espérance et de sa ligne d’attaque, qui n’est pas parvenue (malgré la victoire) à convaincre, on peut dire qu’elle a composé avec la malchance elle aussi. C’est qu’avant le match, Abderrahmen Meziane, son attaquant le plus en forme ces derniers temps, a contracté une blessure l’ayant obligé à laisser sa place à Anis Badri qui n’a pas encore 90 minutes dans les  jambes.

Pis encore, Khénissi, le goaleador «ressuscité», se blessa et céda sa place à Nassim Ben Khlifa dès la 20’.

En conclusion, on peut dire que face aux difficultés offensives de l’Espérance, les spectateurs ont pu admirer le très honorable comportement d’un Club Africain qui mérite d’être soutenu par tous dans cette période ardue de son existence.

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