Lutte contre le coronavirus : Quand les politiques mettent les Tunisiens en danger !

Plusieurs internautes ont considéré que le rassemblement du parti au pouvoir est une insulte à la mémoire des milliers de morts du Covid-19. Mais le parti Ennahdha n’est pas le seul à avoir bafoué les règles relatives aux mesures sanitaires. En effet, à gauche comme à droite de l’échiquier politique, le Parti des travailleurs comme le Parti destourien ont décidé de ne pas respecter les règles sanitaires et d’organiser des meetings.

Au mépris total de l’effort national de lutte contre la propagation du coronavirus et sans aucun respect des règles de distanciation sociale et de port du masque, le parti islamo-civil Ennahdha a organisé une grande manifestation progouvernement, samedi, en présence du chef du mouvement, et par ailleurs président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi. De l’aveu même de Abdelkarim Harouni, plus de 10.000 personnes se sont regroupées le long de l’Avenue Mohamed V. Une foule compacte, composée d’une majorité d’individus qui ne portaient aucun masque, comme si la Tunisie vivait dans un monde parallèle.

Le directeur général de l’Institut Pasteur de Tunis s’est dit étonné de voir que les mesures sanitaires décrétées par le gouvernement soient à ce point bafouées.

Au même moment où des milliers de travailleurs sont économiquement affectés par les mesures anticovid du gouvernement, le  parti au pouvoir organise, en toute légalité, un rassemblement surréaliste en plein cœur du centre-ville.

Les artisans du monde du spectacle, les serveurs, les petits commerces dont certains ont mis la clé sous la porte, trouvent en effet inadmissible que l’on permette une telle mobilisation politique alors qu’on les prive, depuis plusieurs mois déjà, de leur gagne-pain. 

Une provocation de plus pour ces Tunisiens qui peinent à joindre les deux bouts. En guise de riposte, Sami Lajmi, producteur du désormais célèbre spectacle intitulé «Ziara», a ainsi décidé de sollicité les autorités pour obtenir la permission de jouer le spectacle dans les rues de Tunis et de Sousse.

D’ailleurs, le médecin Dhaker Lahidheb, dans un statut Facebook, à la suite de la manifestation d’Ennahdha, a appelé le gouvernement a présenter ses excuses aux centaines de commerçants qui ont fait faillite.

Plusieurs internautes ont considéré que ce rassemblement du parti au pouvoir est une insulte à la mémoire des milliers de morts du virus du coronavirus.

Le parti Ennahdha n’est pas le seul à avoir bafoué les règles relatives aux mesures sanitaires. En effet, de gauche  comme à droite de l’échiquier politique, le Parti des travailleurs comme le Parti destourien ont décidé de ne pas respecter les règles sanitaires et d’organiser des meetings.

Il faut dire que la caste politique au pouvoir est complètement déconnectée de la réalité. Ce qui importe pour l’élite politique, c’est de gagner sans vergogne des points politiques. Elle confirme la cassure entre le peuple et une classe politique incapable de regarder  plus loin que son nez  ou de faire preuve de responsabilité.

Désormais, le gouvernement a le choix entre deux options, soit se rendre à l’évidence et reconnaître que la situation actuelle est dangereuse sur le plan sanitaire,  et par conséquence renforcer les mesures coercitives pour le respect des règles sanitaires. Soit, au contraire, décréter que la pandémie du coronavirus n’est pas si dangereuse que cela, et par conséquent lever immédiatement toutes les restrictions imposées depuis des mois.

Mais trêve de plaisanterie, il est clair que le gouvernement fait de la navigation à vue, et que le spectre du coronavirus n’est certainement pas pris en compte dans les décisions politiques. Les Tunisiens en sont conscients.

Par ailleurs, la manifestation de samedi est une preuve supplémentaire qu’il n’est pas possible de s’en tenir uniquement au sens des responsabilités des citoyens. Une politique plus coercitive s’impose.

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