FACE à l’entêtement des uns, à la persistance des autres dans leur fuite en avant et à l’incapacité des acteurs du paysage politique et civil d’imposer aux protagonistes de la crise une solution consensuelle, la question que beaucoup de Tunisiens se posent dans une atmosphère d’inquiétude, de désarroi et de défiance est bien la suivante : où va la Tunisie et que cache l’avenir aux Tunisiens dans les prochaines semaines, voire dans les jours à venir ?

En plus clair, les menaces qui assombrissent le ciel tunisien à la faveur de la confusion et de l’indécision qui caractérisent la vie politique et économique nationale iront-elles jusqu’à remettre en cause l’essence même de la révolution, c’est-à-dire la jeune expérience démocratique tunisienne dont certaines voix (pour le moment très minoritaires et s’exprimant en coulisses) n’hésitent plus à s’élever pour contester le bien-fondé et à s’interroger sur les dividendes qu’elle a pu engranger au profit des citoyens, plus particulièrement ceux qui ont payé cher, très cher, l’accès de notre pays à la liberté, à la démocratie et à la libre décision de son destin.

Et si des personnalités politiques autoproclamées «nationales» et autoqualifiées «sages» s’activent ces derniers jours dans le but d’amener les acteurs de la crise à accepter de se rencontrer et d’examiner la possibilité de parvenir à une solution propre à rendre possible une  réconciliation ou une trêve fixée à une durée déterminée et que les efforts de ces «sages» peuvent être loués pour la sincérité de leurs objectifs, il est déplorable, voire très inquiétant, de souligner que d’autres personnalités se  disant «protectrices du temple de la démocratie» laissent entendre, à travers leurs déclarations irresponsables et inadmissibles, qu’ils soutiennent le recours à certaines solutions extrêmes, des solutions qui font froid dans le dos.

Face au tumulte idéologique qui distingue le faux débat politique  sévissant sur les plateaux TV et les radios et  face  aux dépassements inacceptables commis impunément quotidiennement par «l’élite politique»  post-révolution,  toutes appartenances  confondues, l’heure n’a-t-elle pas, enfin sonné, pour qu’un mouvement d’éveil national ou de sursaut général, à caractère pacifique et citoyen, éclate dans le but de préserver la jeune expérience démocratique nationale contre les dangers qui la guettent et aussi de prouver aux politiciens que notre pays mérite d’autres approches de gestion de la chose politique.

  

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