La première session du programme de l’Académie parlementaire de l’école politique de Tunis s’est déroulée du 5 au 7 mars 2021, à Hammamet. Cette inauguration a été marquée par la présence de plusieurs députés appartenant à différents blocs parlementaires, ainsi que des conseillers parlementaires.

M. Ahmed Driss, président du Centre des études méditerranéennes et internationales de Tunisie (Cemi), ainsi que le professeur Chafik Sarsar se sont exprimés sur les différentes problématiques soulevées par la loi électorale, comme le découpage électoral, le contentieux électoral et la campagne électorale.

Dans ce contexte, M. Ahmed Driss a révélé que la première session pour 2021 de l’Académie parlementaire de l’école politique de Tunis s’adresse aux députés de l’Assemblée parlementaire appartenant à différents partis politiques.

Cette première session est dédiée aux projets de modification de la loi électorale et à la façon d’inciter l’Assemblée à voter pour une meilleure stabilité gouvernementale? En effet, la stabilité gouvernementale dépend de la majorité au sein de l’Assemblée. Le mode de scrutin pose un problème déjà depuis les élections. L’idéal serait de trouver un nouveau consensus, un mode de scrutin qui ne porte pas de préjudices à la majorité.

Le travail qui reste à faire

Par ailleurs, le changement du scrutin va avoir pour résultat des perdants et des partis qui vont moins bénéficier de ce nouveau mode. Mais il ne s’agit pas d’établir un mode de scrutin majoritaire. M. Driss a ajouté que «le scrutin majoritaire amène forcément à l’élection d’un parti qui va écraser tous les autres. Mais un mode de scrutin mixte permettra d’améliorer la position des premiers partis. Donc, dans le cadre de cette session, on va présenter aux députés les différents scénarios possibles pour voir quel impact a chaque mode de scrutin et, puis, dans les sessions suivantes, on va essayer de les faire travailler sur le projet afin de sortir avec un brouillon de projet».

De son côté,  Chafik Sarsar, professeur à la faculté des Droits et des sciences politiques de Tunis, a expliqué que «cette formation est consacrée aux parlementaires. Tout d’abord, on a essayé de faire le diagnostic des problèmes qui entachent le système électoral et tous les mécanismes et les étapes qui sont en rapport avec le processus électoral. On a tenté aussi de décortiquer le système et voir quelles sont les défaillances afin de réformer pour trouver un nouvel acquis politique. Il s’agit également de savoir si les institutions constitutionnelles peuvent fonctionner avec plus de stabilité gouvernementale». M. Sarsar a mentionné que l’objectif est de permettre aux parlementaires de comprendre réellement quels sont les enjeux de chaque élément du système électoral.

A la fin de la formation, les parlementaires ont été appelés à concevoir et à réfléchir pour trouver des solutions concernant les éléments substantiels du système électoral. «Je pense que c’est important de parler ensemble d’un thème qui aurait dû être discuté en 2011, 2014, 2018 et, par la suite, en 2019, et qui concerne le mode de scrutin. Car on a raté toutes ces occasions pour le faire. Nous sommes dans une période postélectorale et c’est le moment ou jamais de passer à l’action. On essaye de penser d’une façon sereine pour trouver des solutions durables et assez rationnelles pour la loi électorale» a-t-il conclu.

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