Né en 1944, le peintre, une des figures de proue des arts plastiques en Tunisie, connu pour ses peintures réalisées, pour la plupart, dans un style abstrait et non figuratif, est décédé le vendredi 12 mars à l’âge de 77 ans.
Dans un faire-part publié vendredi soir, le ministère des Affaires culturelles a annoncé avec regret la disparition de l’artiste plasticien. Ses peintures sont l’interprétation d’une idée, une expression, un sentiment et la concrétisation d’un imaginaire libre et sans aucune contrainte. Les couleurs, les formes, les matières prennent alors un autre sens pour le regard qui s’y intéresse et qui en capte l’émotion. Ses œuvres sont très expressives, et la peinture se libère de la représentation jusqu’à l’abstraction.
Rafik El Kamel a, à travers ses nombreuses fresques, fait découvrir la Tunisie et principalement la médina de Tunis telle qu’il l’a connue et aimée.
Selon Ali Louati dans son ouvrage L’aventure de l’art moderne en Tunisie, pendant la période abstraite, aucune allusion, quelle qu’elle soit, au monde visible ne vient perturber le monde de Rafik El Kamel, voué totalement à la forme pure. Le réalisme «moléculaire» de Rafik El Kamel, faisant partie de la génération de l’abstraction des années 60, s’exprime d’abord dans une monochromie plus ou moins stricte avec un graphisme révélant des qualités de grand dessinateur..
Diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Tunis en 1966, il appartient au groupe naissant d’artistes symbolisant le dynamisme et l’esprit d’ouverture des années 1960. Il poursuit sa formation artistique à l’Ecole des arts décoratifs à Paris.
A partir de 1967 /971, il découvre l’expression épurée de la peinture durant son séjour à Paris. De retour à Tunis, il enseigne à l’Ecole des beaux-arts.
Rafik El Kamel a exposé dans diverses galeries dans le monde entier depuis 1966 : expositions annuelles de l’Ecole de Tunis, au salon de Mai à Paris, aux expositions de groupe à Tunis et à l’étranger (Espagne, Royaume-Uni, Belgique, France et Allemagne), à la Biennale des jeunes artistes à Paris en 1977 et en 2002 à l’Institut du monde arabe à Paris (IMA) dans «Perspective sur l’art arabe contemporain».
En 1984, il reçoit le premier Prix de la ville de Tunis et le premier Prix de l’exposition annuelle de l’art contemporain à Tunis.