La profession n’a pas suivi le cours du temps. Elle n’a même pas les moyens de sa promotion. Pourtant, l’Ipsi, l’école formatrice des générations de journalistes, a osé évoquer, aujourd’hui, la question de son innovation. Quels défis et quels enjeux ?

Dix ans déjà, le secteur de la presse a-t-il fait sa révolution ? A question si complexe, réponse compliquée. D’autant plus que l’évaluation n’est toujours pas aussi objective pour pouvoir tirer des résultats probants. C’est que nos médias, la majorité ou presque, n’ont pas su résister au changement. Ils ont buté contre de nouveaux modes d’information et de communication. A cela s’ajoute une difficile transition politique et démocratique qui traîne encore en longueur. Aujourd’hui, le constat n’est plus à démontrer : presse papier en difficulté, paysage audiovisuel incontrôlable, émergence des sources d’information hybrides et peu fiables (réseaux sociaux, journalisme citoyen), sites électroniques à profusion.

Parlons-en ainsi, la profession n’a pas suivi toutes ces mutations. Pourtant, l’Ipsi, l’école formatrice des générations de journalistes, a osé évoquer la question de son innovation. Il tiendra, les 7 et 8 de ce mois à Tunis, son colloque international sous le thème «Le journalisme innovant à l’ère du numérique», avec la participation d’une pléiade d’experts et chercheurs universitaires dans le secteur. Une cinquantaine d’académiciens débattront des pratiques journalistiques telles qu’exercées dans les différents types des médias (presse papier, presse électronique, télé, radio..). Le tout dans une optique d’innovation. Cependant, la croissance effrénée du nombre des médias a dû inverser la tendance. Et c’est là que le bât blesse, abusant des lignes rédactionnelles et mettant en cause les règles rudimentaires de l’éthique professionnelle. Somme toute, la qualité journalistique fait défaut. Sans mieux comprendre la charte de régulation et d’autorégulation. Loin s’en faut !

Dans le vif du sujet

En fait, les intervenants vont se pencher sur plusieurs axes liés à l’exercice du métier : «Formes et défis de l’innovation dans la presse écrite», «Médias audiovisuels à l’épreuve du web», «Modèles économiques de la presse numérique», «Pratiques et enjeux du fact-checking», «Pratiques journalistiques et médias sociaux». C’est là un débat qui rentre dans le vif du sujet. Alors qu’une telle prise en compte est de nature à faire la part belle. Cela dit, la survie du secteur est tributaire d’une réforme globale et exhaustive. Son innovation touche tout le processus de l’information, allant du choix du sujet à la réception. Ce colloque sera marqué par une table ronde organisée autour du sujet «Journalisme de qualité et défis de la transition numérique et de l’innovation dans les médias tunisiens». Haica, Snjt et Conseil de presse seront de la partie.

L’ouverture sera, conjointement, assurée par Mme Hamida El Bour, directrice de l’Ipsi, le représentant-résident de la Konrad-Adenauer-Stiftung en Tunisie, la doyenne de l’Université de La Manouba, ainsi que le coordinateur scientifique du colloque.

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