Pour tenter d’endiguer une troisième vague de la pandémie qui pointe le nez, tous les pays se sont engagés dans une course à la vaccination et en même temps ils ont restreint les déplacements.

Retour au confinement pour certains, prise de mesures peu populaires pour d’autres, la crainte d’une vague plus foudroyante que les précédentes se fait de plus en plus ressentir. Ces pays qui ont mis en place une palette de mesures qui tient à la fois compte de l’urgence sanitaire et de l’exaspération, de plus en plus sensible des citoyens, ont promulgué des restrictions qui ciblent en priorité les déplacements, mais aussi les écoles et les commerces. En Tunisie, le Comité scientifique s’endort sur ses lauriers, alors que la flambée des cas de contamination avec une saturation des lits d’oxygène et de réanimation donnent le tournis aux professionnels de la santé. Pourtant, les clignotants d’un retour en force de la pandémie ont viré au rouge depuis des semaines. Pour un pays comme le Canada, ou le Québec, on ne se contente plus des dépistages sur les humains, mais on procède aussi au prélèvement des échantillons d’eau collectés régulièrement dans des intercepteurs d’égouts et qui ont permis de constater une nouvelle propagation rapide de la Covid. Un tel réseau de veille sur l’évolution du virus permet de surveiller en temps réel sa circulation dans la population en mesurant la concentration du Sras-CoV-2 dans les eaux usées.

En effet, ce bond important de la transmission aurait été décelable plusieurs jours avant la hausse observée du nombre de cas détectés par dépistage, si nos scientifiques avaient développé leurs méthodes de travail en termes d’observation. Il y a lieu aussi de se demander pourquoi on a autorisé des manifestations « populaires » et annoncé en grande pompe le retour des activités culturelles nocturnes telles que le Festival de la chanson tunisienne, alors que la courbe des contaminations battait son plein. Qui est responsables de ces assouplissements à haut risque sanitaire ? Motus et bouche cousue. Mais maintenant que nous sommes bel et bien dans l’œil du cyclone, aurons-nous la force de résister à cette troisième vague ?  Certes, il serait beaucoup plus difficile de convaincre les Tunisiens la veille du ramadan de retenir leurs pulsions à fréquenter les marchés et à se retrouver le soir pour les habituelles veillées ramadanesques, mais il est plus que jamais nécessaire de serrer la vis jusqu’au fléchissement de la courbe des contaminations. Le Comité scientifique de lutte contre le coronavirus, dont les nouveaux membres, semble-t-il, ne sont pas unanimes sur les mesures à décréter, seront tenus pour responsables des conséquences dramatiques de cette vague, s’ils échouent dans leurs choix. Entre-temps, la vaccination marque le pas et le stock des vaccins demeure largement en deçà de nos besoins. 

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