Les cafés ne font plus recette: Les cafetiers exigent plus !

Si le gouvernement pense que les propriétaires des cafés sont satisfaits avec le rétablissement du couvre –feu à 22h00, il se trompe car la situation n’est pas idéale et soulève beaucoup d’interrogations…

Les dernières tergiversations des autorités sanitaires qui ont tour à tour réduit et rrallongé la durée du couvre-feu passant de 22h00 à 19h00 pour revenir à 22h00, ont calmé pour un temps la colère de la population. Malgré l’impératif de lutter contre la propagation du coronavirus, qui repart à la hausse, cette dernière ne comprend pas comment le couvre-feu a été imposé à 19h00 au grand dam des cafetiers et des personnes qui se rendent à la mosquée pendant que le transport public est bondé, montrant une forme d’impuissance des pouvoirs publics à gérer convenablement la situation. Les taxis collectifs, d’après les témoignages, sont parfois bondés avec quatorze personnes à bord au lieu des huit réglementés, sachant que normalement ils devraient prendre, encore moins de passagers pour respecter la distanciation sociale. Revenons à nos moutons. Les cafetiers qui font traditionnellement recette durant cette période de l’année avec un pic de consommation durant les soirées « ont pris la décision à travers la gorge » avec une consternation sans pareille. Celle qui allait imposer un couvre-feu à 22h00, sachant qu’ils voudraient carrément le voir supprimé au moins, durant le mois de Ramadan et sans nul doute durant la période estivale.

Cela car, leurs chiffres d’affaires sont en berne, si bien qu’un gérant d’un salon de thé à l’Avenue Habib-Bourguiba fait un zéro pointé de la main pour signifier qu’il ne fait plus recette. Il fait la moue : « Les Tunisiens n’ont plus les moyens de s’offrir grand-chose à table, ils consomment peu et passent un bon moment à palabrer ». Alors que dire si on leur coupe l’herbe sous les pieds en imposant un couvre-feu préalable à 22h00. Avec la montagne de charges fixes et des difficultés à gérer le personnel en matière de santé et de transport, ils n’ont plus d’horizon ! Abdelaziz, qui tient la caisse, se confie : « Il faut au moins envisager un couvre-feu à minuit, mais dans cette situation où on doit fermer à 21h00 et qu’ensuite le personnel ne trouve pas de moyens de transport, on n’a pas résolu le problème. Il faut penser à l’intérêt des employés».

Exigences des cafetiers

Les cafetiers ont de nouvelles exigences pour continuer à travailler convenablement sous peine de mettre la clé sous le paillasson. Ils en veulent plus, bien plus. Alors, le porte-parole officiel de la Chambre syndicale des propriétaires de cafés, Sadri Ben Azouz, a appelé lundi 12 avril 2021 à retarder les horaires du couvre-feu, pendant le mois de Ramadan, à minuit au moins. Il a indiqué sur les ondes radiophoniques que dans le cas où le couvre-feu est raccourci, les cafés seront appelés à appliquer le protocole sanitaire, avec rigueur. Il a considéré le couvre-feu à partir de 22 heures, comme étant contraignant, citant plusieurs aspects liés à l’organisation du travail et la méthode de paiement des salaires qui seront impactés négativement par cette nouvelle contrainte liée au couvre-feu durant le mois de ramadan.

Il a, par ailleurs, observé que 2.000 cafés ont fermé leurs portes, du fait des dispositions prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. De telles mesures ont abouti à la mise à la porte de 50 mille employés actuellement au chômage. Lorsque la décision de programmer les horaires d’ouverture des cafés à 20 heures, au lieu de 16 heures, a été prise, un nombre de propriétaires de cafés ont réintégré des employés, a-t-il fait savoir. Il a également indiqué que le salaire du serveur est, en moyenne, de 450 dinars. Le porte-parole de la chambre syndicale a, par ailleurs, déclaré que ce secteur n’a pas bénéficié des mesures de l’Etat, pendant les première et deuxième vagues contre la propagation du coronavirus. Les mesures annoncées par le gouvernement correspondent à de simples paroles,  a-t-il ajouté, affirmant avoir demandé, à maintes reprises, de reporter le paiement des factures, et de bénéficier de micro-crédits et d’exonération fiscale. S’agissant de l’indemnité promise par le gouvernement, seul un petit nombre d’employés l’ont perçue, a-t-il dit, signalant qu’ils n’en ont pas besoin et qu’ils veulent travailler ».

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