Selon les résultats préliminaires  d’une étude en cours de réalisation par le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec), le secteur de l’industrie agroalimentaire accapare 63% du total des emballages plastiques fabriqués en termes de valeur de vente.


Plus de la moitié (53%) des emballages fabriqués font partie des branches de plastique rigide. Ces chiffres s’expliquent par le fait que la Tunisie interdit   l’utilisation du plastique recyclé dans le secteur agroalimentaire. L’économie circulaire n’est pas une simple tocade des industriels ou une nouvelle  marque de fabrique dont se vantent les grandes entreprises. C’est plutôt une nouvelle orientation mondiale, imposée par la réalité du changement climatique et celle de l’impact de la pollution sur l’environnement et la santé humaine. Bien que ONG internationales, agences onusiennes et acteurs de la société civile se démènent comme un beau diable pour faire bouger les lignes dans le monde et pousser les grandes entreprises et les multinationales à changer de cap et basculer vers l’économie circulaire, les avancées qui ont été jusque-là réalisées à l’échelle mondiale sont timides. Parallèlement,  la recherche scientifique fait bouillonner les idées, particulièrement dans les domaines de  la  lutte contre la pollution plastique et de l’emballage écologique. Pour mieux élucider ces enjeux, le club Atuge Durable a organisé, à l’occasion de la Journée mondiale de la terre, une conférence en ligne sur le thème “Quel rôle des industries agroalimentaires pour un emballage plus écolo?” 

Emballages  plastiques

Intervenant sur le sujet de l’utilisation du plastique dans le secteur agroalimentaire, Eya Turki, chef de service Compatibilité emballage/produit au sein de Packtec, a présenté en quelques chiffres les résultats préliminaires  d’une étude qui est encore en cours de finalisation. Il en ressort qu’en termes de valeur de vente,  le secteur de l’agroalimentaire accapare 63% du total des emballages plastiques fabriqués. 150 entreprises spécialisées dans la fabrication  de matériaux  d’emballage plastique opèrent actuellement sur le marché.

Plus de la moitié des emballages fabriqués font partie des branches de plastique rigide. Ces chiffres s’expliquent par le fait que la Tunisie interdit  l’utilisation du plastique recyclé dans le secteur agroalimentaire. S’exprimant sur le sujet de l’emballage écologique, Moncef Marrakchi, directeur Recherche et Développement au sein de Cogitel, une société spécialisée dans la fabrication de l’emballage alimentaire, est revenu sur les tendances internationales dans le domaine de l’économie circulaire. Il a expliqué, à cet égard, que la fin de vie des matières plastiques est  l’élément qui fait toute  la différence entre économie linéaire et économie circulaire, précisant que dans l’économie linéaire les produits fabriqués ne font pas l’objet de suivi. Il a fait savoir que seuls 10% des plastiques fabriqués dans le monde sont recyclés, tandis que 42% sont enfouis, 16% sont incinérés et 32% se trouvent dans la nature.

Films recyclés ou biodégradables 

Il a ajouté que le recyclage et la biodégradabilité sont les deux nouvelles orientations dans le domaine de l’emballage écologique. Par ailleurs, il a indiqué que dans le secteur de l’emballage flexible, il existe des solutions écologiques et des moyens contribuant  à la réduction de l’empreinte écologique, que les industriels peuvent adopter. Il a cité, à cet égard, la réduction à la source, la réduction d’achat tout au long du process et l’utilisation des films recyclés ou biodégradables.  

La méthode de l’achat durable 

Pour Mme  Leïla Abassi, membre du bureau Ungc Network Tunisia, privilégier l’achat  durable des  produits de nettoyage — largement utilisés dans le secteur de l’agroalimentaire —  est l’une des pistes à envisager. On entend, par achat durable, des achats plus grands. La suppression des sacs et l’utilisation des silos  lors de la réception de la matière première vrac sont aussi des solutions applicables  dans le secteur de l’agroalimentaire. Abassi a expliqué, à cet égard, que la suppression des sacs présente plusieurs avantages, notamment la suppression de la manutention et des transports des sacs vides, outre  la baisse des pertes. Selon elle, la réduction du poids des  emballages des bouteilles est aussi une solution à laquelle on peut penser, sans oublier l’utilisation des matériaux recyclés ou encore le verre et l’aluminium. De son côté Anis Souissi, responsable RSE, au sein de  Délice, a présenté les grands axes de la démarche de la société en matière de réduction d’empreinte écologique, notamment  la réduction de la quantité du plastique vierge utilisé, la conception de nouvelles bouteilles dans l’objectif de réduire l’utilisation des plastiques et le recours aux matériaux recyclés  pour les emballages secondaires et tertiaires. 

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