Billet: Le tourisme toujours mal en point

En quasi-arrêt depuis plus d’un an déjà, et suite à ce nouveau tour de vis, l’avenir du secteur du tourisme est plus qu’incertain, avec en toile de fond les faillites des opérateurs qui s’enchaînent et d’autres qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Les suppressions des liaisons aériennes avec les pays et la fermeture d’un grand nombre d’établissements hôteliers ne cessent d’affaiblir davantage le secteur et d’asphyxier financièrement certaines villes, régions et branches (artisanat, restauration, transport…) fortement dépendantes des recettes touristiques. Les pertes du secteur sont colossales et se chiffrent par milliards.

La détresse des opérateurs et des agents y exerçant est  désormais à l’image de ces pertes subies par le secteur. Pour atténuer l’impact de cette crise sur les conditions de vie des employés et des professionnels des unités hôtelières, et conformément aux  mesures prises par le gouvernement suite à l’arrêt de l’activité touristique durant plus d’une année, les ministères du Tourisme et des Affaires sociales veillent à l’évaluation des résultats du nouveau dispositif mis en place, baptisé « Help tourisme », qui vise à octroyer des aides sociales en faveur  des établissements hôteliers et du staff du secteur du tourisme et de l’artisanat. Ce dispositif apportera des solutions à la persistance des effets négatifs de la crise et la préservation des emplois.  Dans le détail, près de 493 demandes d’aides financières déposées par les établissements hôteliers et 8.985 par les employeurs du secteur inscrits dans ce dispositif ont été approuvées  en mars 2021 contre 557 et 10.686 demandes en février et 557 et 9.101 en janvier. 

Par ailleurs, un comité technique a été créé par les deux ministères de tutelle en vue d’examiner les procédures de prise en charge par l’Etat de la contribution des patrons des agences de voyages du Sud-Ouest auprès de la Cnss.  

Cette année encore, la Tunisie sera privée a priori de sa clientèle touristique étrangère. Le secteur est en manque de visibilité. Les professionnels estiment que l’ensemble des mesures appliquées actuellement par les autorités sont certes nécessaires pour se protéger d’une éventuelle flambée des cas à cause des nouveaux variants, mais elles ne peuvent rester de mise dans une perspective à long terme, et que des solutions durables doivent être adoptées. La bonne évolution de la campagne de vaccination est une lueur d’espoir pour la Tunisie afin de reprendre l’activité et sortir de la crise. Mais il ne faut pas rester totalement tributaire de cette dernière et attendre encore plus. Il faut aussi saisir les occasions disponibles et travailler avec les pays qui sont bien avancés dans la vaccination, mettre en place des passeports sanitaires, et, bien sûr, continuer à exiger des tests PCR à l’entrée du territoire.  Il est donc nécessaire de remettre rapidement le secteur sur «les rails», car plus il subit l’effet de cette crise, plus il lui sera difficile de se reprendre. Le tourisme interne ne peut, à lui seul, être une source de revenus suffisants, soutenir les autres branches et préserver les emplois directs et indirects.

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