Projet Tarabot — Cohésion pour prévenir la violence: Quand les jeunes deviennent des acteurs du changement

Le challenge Soutna est une opportunité pour donner la parole aux jeunes et mieux comprendre leur point de vue ainsi que la réalité telle qu’elle est vécue.


En partenariat avec la Commission nationale de lutte contre le terrorisme (Cnlct), le projet “Tarabot-Cohésion pour prévenir la violence” du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) organise, jusqu’au 3 mai, un concours national de courtsmétrages documentaires pour soutenir les jeunes artistes.

Impliquer la société civile dans la lutte…

Massimo Fusato, conseiller technique principal du projet Tarabot, indique qu’à l’instar de tous les pays du monde, la Tunisie est confrontée à une menace d’extrémisme violent qui pose des défis non seulement pour la sécurité publique, mais aussi pour le processus général de relance économique et de stabilité politique. Pour ce faire, le Pnud a établi un partenariat stratégique avec la Cnlct afin de soutenir le développement et la mise en œuvre de politiques publiques gouvernementales contribuant à la prévention de l’extrémisme violent tout en respectant les droits humains et avec une implication directe de la société civile et des acteurs locaux, notamment les jeunes. D’où la naissance du projet ’’Tarabot-Cohésion pour prévenir la violence”, qui est le fruit de cette collaboration. «Tarabot vise à améliorer l’effort national pour lutter contre l’extrémisme violent… Ce projet, qui se concentre sur des approches comme le renforcement de la cohésion sociale, la dynamique de la solidarité et la consolidation de la confiance (notamment celle entre le citoyen et les institutions de l’Etat), vise aussi à sensibiliser les jeunes et à mettre en valeur la société civile pour montrer le potentiel qui existe et qu’il faut canaliser parce que ces mêmes jeunes peuvent être un vecteur de changement », souligne-t-il.

Challenge Soutna…

Toujours dans le cadre du projet Tarabot, M.Fusato annonce le lancement d’un concours national de courts-métrages documentaires pour soutenir les jeunes artistes qui souhaitent porter la voix de la jeunesse tunisienne, et qui sont prêts à devenir des parties prenantes d’un dialogue constructif pour mieux vivre ensemble en toute confiance. « L’idée, c’est que la prévention de la violence ne se fait pas nécessairement et uniquement avec les approches de sécurité ou avec la responsabilité de l’Etat. C’est aussi la responsabilité de chaque citoyen, de tous les Tunisiens et de la société tout entière… C’est à ce niveau-là que la société civile, notamment les jeunes, jouent un rôle fondamental pour qu’ils soient des acteurs de changement.

Mais selon le travail que nous avons mené, nous avons constaté une rupture et un manque de confiance entre les citoyens et l’Etat : il faut que les institutions soient prêtes à écouter le citoyen et surtout cette jeunesse impatiente. Pour ce faire, il faut renforcer, d’un côté, l’appui institutionnel pour une action gouvernementale efficace, à l’échelle nationale et locale, de prévention de l’extrémisme violent et, de l’autre côté, renforcer l’implication d’acteurs non étatiques (société civile, secteur privé, communauté scientifique…) pour favoriser une approche globale de la société pour la prévention de l’extrémisme violent. D’où l’idée de lancer ce concours national qui cible les jeunes artistes, réalisateurs, cinéastes…qui souhaitent porter leur voix pour représenter la génération solidaire d’aujourd’hui.

Ainsi, le challenge Soutna — ou Notre Voix — doit porter le point de vue et la voix des jeunes pour pouvoir écouter ce que les gens ont à dire pour s’attaquer aux violences et aux marginalisations. Il doit aussi impliquer davantage ces jeunes dans ce combat et les rendre des acteurs principaux dans le changement… car tout commence par l’écoute. Soutna est donc une opportunité pour donner à ces jeunes la parole, pour comprendre mieux leur point de vue et la réalité telle qu’elle est vécue par ces mêmes jeunes…afin d’ouvrir une dynamique de dialogue et de collaboration… On vise donc à produire, de façon professionnelle, des courts-métrages qui puissent documenter la réalité telle qu’elle est. Pour les jeunes qui sont encore des amateurs, le Pnud peut les aider avec un accompagnement technique de spécialistes où il y aura des sociologues, des photographes…Finalement, il est important de souligner qu’on va sélectionner deux projets et chacun d’entre eux bénéficiera d’un budget qui peut atteindre les 50 mille dinars pour pouvoir produire un produit de qualité », explique M. Fusato.

Laisser un commentaire