Les Tunisiens ont peur et vivent dans la peur. Ils ont peur pour leur santé, pour leurs emplois, pour leurs économies, pour leur sécurité, pour leurs parents et leurs enfants. Ils ont peur de tout et pour tous. Ils n’ont plus confiance en l’avenir. Et ils ne font plus confiance à ceux qui gèrent les affaires de l’Etat. Car tout, au pays du Jasmin, va de travers. Avec des bourses écornées et un pouvoir d’achat érodé, même le Ramadan est devenu une source de pression qui vient ajouter une nouvelle couche de soucis à leur quotidien. C’est une époque de peur lancinante, où les citoyens se sentent plus ou moins abandonnés, livrés à leur sort.  Mais cette peur au ventre s’accompagne d’une gronde. Une colère intérieure qui se lit sur tous les visages des citoyens. Pour la première fois depuis l’indépendance, jeunes et vieux partagent les mêmes tracas. Pour la première fois, chômeurs, actifs et retraités partagent le même sentiment d’injustice.

En plein printemps, cette saison où la vie fait le plein, c’est dans un état de déprime générale que le pays est plongé. C’est dans cette saison où tout ce qui peut bouger bouge et tout ce qui peut pousser pousse et durant laquelle les arbres s’habillent et les fleurs se montrent, que les Tunisiens vivent l’angoisse, le stress et la crainte. Dans leurs esprits, leurs difficultés et celles du pays sont si grandes qu’il n’y aurait rien à faire. Personne ne peut prévoir l’heure du déclic. Mais le compte à rebours d’une bombe à retardement est déjà déclenché. L’heure de la reddition des comptes approche. C’est qu’une paralysie générale née de la peur empêche les hommes politiques de déchiffrer les signes avant-coureurs des catastrophes qui vont suivre. Chacun devra assumer ses responsabilités. Car gouverner n’est pas un jeu facile et tous ceux qui nous ont conduits à l’échec devront payer tôt ou tard les erreurs commises.

Un commentaire

  1. Mahjoub Annick

    05/05/2021 à 10:24

    La Tunisie en voie de libanisation. Bientôt, comme là-bas; on ne pourra plus retirer librement l’argent que nous possédons dans nos propres comptes en banques…. Sans compter ce qui va nous tomber dessus avec le FMI? Nous sommes responsables par notre imprévoyance. Trop de gens estiment que c’est bien d’emprunter de l’argent mais que ce n’est pas grave si on ne rembourse pas…. C’est de l’acquis.

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