Perspectives | Pour éviter l’hibernation de la place financière

Situation sanitaire en crise oblige, la place financière tunisienne connaît un certain marasme caractérisé par un mouvement prudent dans la Bourse des valeurs mobilières de Tunis. La dynamique aurait pu être plus forte si de nouvelles sociétés avaient afflué vers le marché secondaire pour ouvrir leur capital aux actionnaires. Certaines sociétés préfèrent travailler loin du marché financier, se contentant des crédits bancaires pour financer leurs projets. Encore faut-il que le système bancaire accepte de financer ces projets d’autant plus qu’il fait face à de  vraies pressions de la part des entreprises.

Celles-ci ont bénéficié, certes, d’un ensemble de mesures en leur faveur comme le report de remboursement des crédits dont les échéances sont échues.  L’ouverture du capital au public demeure un sujet tabou pour beaucoup d’entreprises. Pourtant, cette méthode permet de stimuler les capitaux de la société et de lui permettre de bénéficier de nouveaux apports financiers. Le temps est venu pour donner  à la Bourse la place qu’elle mérite. Une action de sensibilisation et d’information devrait être orientée vers ces sociétés afin de les inciter à adhérer à la Bourse et à ouvrir leur capital pour permettre aux détenteurs de capitaux d’acheter des actions et des titres et de donner un nouvel élan à la société.

Cette dernière est appelée, auparavant et conformément à la législation en vigueur, à publier, en détail, ses états financiers pour que l’actionnaire puisse prendre connaissance des indicateurs et se décide à acheter les actions. Les entreprises les plus performantes sont souvent sollicitées par les actionnaires qui sont soucieux d’avoir un niveau de dividende appréciable en fin d’exercice. Mais le montant des actions est fluctuant et une entreprise performante ne peut pas le rester éternellement. La valeur des actions peut baisser à tout moment en fonction de plusieurs facteurs endogènes et exogènes.

D’où la nécessité de faire preuve de vigilance pour savoir où investir. La Bourse est ouverte aussi à l’épargne publique et toute personne physique ou morale est en mesure d’acheter des actions et de dynamiser ainsi le marché financier tunisien. Certes, actuellement les séances de cotation se déroulent dans de bonnes conditions, malgré la Covid-19, mais il est possible de donner un nouvel élan aux transactions grâce à l’apport de  nouvelles sociétés de petite et de moyenne taille qui ont intérêt à ouvrir leur capital pour éviter les crises financières en leur sein. Il est nécessaire de sortir des carcans habituels et d’innover en matière de financement de nos entreprises en s’orientant davantage vers la Bourse qui dispose de tous les moyens de travail digitalisé. Les petits porteurs comme les détenteurs des grands capitaux peuvent booster les transactions à la faveur de nouvelles injections dans la Bourse et participer ainsi au financement des entreprises.

Laisser un commentaire