Insadder est un programme d’appui qui va aider les PME à gagner en compétitivité. L’objectif est de permettre aux entreprises participantes de réaliser leurs premières opérations d’exportation vers un nouveau marché. Pour les entreprises exportatrices, le programme va les aider à améliorer leurs chiffres d’affaires à l’export. 

L’Union européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le Développement (Berd) ont, officiellement, lancé le nouveau programme d’appui à l’exportation, Insadder. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse qui s’est tenue en présence de Marcus Cornaro, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, de Chiheb Ben Ahmed, PDG du Centre de promotion des exportations (Cepex) et d’Antoine Sallé de Chou, chef du bureau de la Berd en Tunisie. 

«C’est un programme financé par  l’Union Européenne qui s’étalera sur 5 ans. Avec un budget de 7,250 millions d’euros, soit l’équivalent de 23 millions de dinars,  ce nouveau projet  contribuera à l’amélioration de l’activité de l’export d’un minimum de 75 entreprises», a ainsi déclaré Anis El Fehem, directeur du programme «appui aux PME» de la Berd. L’objectif est de permettre aux entreprises participantes de réaliser leurs premières opérations d’exportation que ce soit d’un nouveau produit ou vers un nouveau marché. Pour les entreprises exportatrices, le programme va les aider à améliorer leurs chiffres d’affaires à l’export. 

Quatre types d’activités 

El Fehem a précisé qu’étant un cadre d’accompagnement systémique à long terme, le programme Insadder est basé sur quatre activités. L’expertise métier à l’internationalisation est le premier axe d’activité qui agit sur la productivité. Elle sera assurée grâce à la mobilisation des experts métiers internationaux qui vont accompagner l’entreprise sur une période allant jusqu’à 2 ans et demi. L’amélioration de la compétitivité des produits, grâce à l’intervention des experts locaux, sera également une des activités proposées dans le cadre du programme. Insadder offre aussi des formations au profit  des ressources humaines dans l’objectif de développer les fonctions de marketing international, d’export, etc. au sein de l’entreprise. 

Le programme propose aussi de cofinancer les certifications nécessaires aux entreprises pour l’accès à de nouveaux marchés. Les PME souhaitant bénéficier de ce programme doivent répondre à un appel à candidatures qui est désormais ouvert sur le site  HYPERLINK «http://www.insadder.tn/» \t «blank» www.insadder.tn. 

Évoquant l’impact du Covid sur le commerce extérieur, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, a souligné l’importance de soutenir les PME qui  malgré leur poids (elles représentent 92% des entreprises exportatrices en Tunisie) disposent de peu de moyens pour faire face aux effets néfastes engendrés par la crise.  «Les PME sont le principal moteur d’inclusion et un facteur critique de résilience. C’est pour cela qu’il est important de les soutenir afin d’assurer leur rebond à l’international. A travers ce programme nous aidons les PME tunisiennes à accéder aux nouveaux marchés dans l’Union européenne ou ailleurs. En se concentrant sur les entreprises qui n’ont jamais exporté, ou bien qui ont exporté très peu et voulant grandir, nous allons les aider à réaliser pas à pas leurs projets export», a-t-il précisé. Il a ajouté que trois priorités  sont à faire valoir afin de parvenir à aider les PME dans le processus d’internationalisation. Il s’agit de la pénétration numérique et la connectivité; la transition verte (une occasion à ne pas rater pour les PM) et l’intégration régionale et la coopération interafricaine. 

Plus de 1,2 milliard d’euros au bénéfice du secteur privé depuis 2012

Mettant l’accent sur l’importance de l’appui technique qu’offre la Berd aux PME tunisiennes, le chef du bureau de la Berd en Tunisie, Antoine Sallé de Chou, a indiqué  que la Banque accompagne plus de PME en Tunisie qu’ailleurs, en Turquie ou en Egypte par exemple qui représentent les plus grands marchés d’investissement de la Berd. Il a, par ailleurs, rappelé que depuis 2012, l’institution a investi plus de 1,2 milliard d’euros au bénéfice du secteur privé dans le cadre de son appui à la transition économique du pays.

Ce sont les secteurs où  la Tunisie a des avantages comparatifs qui ont été privilégiés dans cet appui, a fait constater De Chou. Il s’agit, notamment, des secteurs de   la santé, de l’agroalimentaire et des technologies. 

8 millions d’euros pour le financement des structures d’accompagnement des start-up durant 2020 et 2021

De son côté, Marco Stella, chef de la section développement économique de la délégation de l’UE en Tunisie, a souligné qu’Insadder s’inscrit dans un programme européen plus large qui appuie les PME tunisiennes. Il a expliqué qu’il s’agit d’une assistance déclinée en trois  niveaux.

Une assistance au niveau macro c’est-à-dire les grandes politiques, notamment les systèmes concurrentiels, le cadre d’investissement etc. Elle  a pour objectif le renforcement du climat d’investissement et l’amélioration du  classement de la Tunisie dans le Doing Business. Un appui de niveau intermédiaire qui accompagne les institutions d’assistance technique et financière des entreprises et des start-up, notamment les incubateurs. L’intervenant a affirmé, à cet égard, que l’UE a consacré plus de 8 millions d’euros au financement des structures d’accompagnement des start-up en Tunisie durant les deux dernières années 2020 et 2021. Et le troisième niveau d’appui, c’est les projets à l’instar d’Insadder et qui ont visé, notamment  le secteur de l’artisanat ainsi que les projets collaboratifs entre les secteurs privé et public dans les régions. 

Laisser un commentaire