Covid-19 | Les prémices d’une amélioration rapidement dissipées par la menace d’une 4e vague : Quand verra-t-on le bout du tunnel ?

Les Tunisiens ne sont pas au bout de leurs peines. La crise sanitaire que traverse le pays depuis mars 2020 n’est pas terminée puisque de nombreuses victoires sur la pandémie de Covid-19 sont encore attendues pour vaincre ce mal qui dévore tout sur son passage : des hommes, la survie des sociétés publiques et privées ou encore tout un système économique sapé et anéanti.

Une véritable guerre contre un ennemi invisible se poursuit au fil des mois, des saisons et des gouvernements successifs mis en place avec les succès et les échecs qu’on connaît. Pour couronner le tout, les établissements publics de santé souffrent d’un grand manque de moyens financiers et les professionnels de santé sont épuisés moralement et physiquement.  Les prémices d’une amélioration de la crise sanitaire avec l’avancée de la campagne de vaccination tous azimuts depuis le début de l’année ont tôt fait d’être dissipées par les déclarations peu rassurantes du ministre de la Santé, Faouzi Mehdi. Une annonce tonitruante faite en début de semaine qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd : «Une 4e vague de la pandémie du Covid-19 est prévue à la mi-juin 2021 avec un pic de contaminations au cours du mois d’août prochain». La menace d’une résurgence des cas élevés de contamination et de décès dus au Covid-19 persiste et intrigue. Après la période de confinement général du 09 au 16 mai 2021 qui s’est avéré un fiasco sur le plan des résultats puisque la courbe de contaminations et de décès n’a pas fléchi, loin de là, conjugués à la progression du rythme de vaccination, l’heure est au bilan.

Les retombées positives qui découlent de la campagne de vaccination qui subit toutefois des critiques de la part de certains députés pointant du doigt le nombre insuffisant de personnes vaccinées sont vite reléguées aux oubliettes. Ces derniers appellent à l’accélération de la livraison des vaccins pour en faire bénéficier et immuniser le plus grand nombre de personnes, sachant que moins d’un million de Tunisiens sont vaccinés à l’heure actuelle, soit le dixième de la population totale avec précisément 942.532 personnes.

Actuellement, la Tunisie décompte 12.839 décès du Covid-19 qui emporte tout sur son passage, dont l’élite et la conscience intellectuelle du pays qu’on aura du mal à remplacer… Le dernier bulletin de santé ministériel en date du 02 juin 2021 fait état de 46 décès et 1.576 nouvelles contaminations au coronavirus. Même si on est loin des statistiques du début du mois de mai 2021, ce sont des résultats peu satisfaisants qui dénotent l’échec du confinement général qui n’a pas été appliqué à la lettre. Seule éclaircie dans la grisaille, selon le site web touristique et de voyages français «HYPERLINK «http://partir.ouest-france.fr/» \t «_blank» partir.ouest-france.fr», la destination Tunisie repasse au vert et «la tendance actuelle est en amélioration ». Mais la réalité de la situation épidémiologique reprend vite le dessus et n’augure rien de bon sauf si la discipline de la part des citoyens faite de gestes barrières et de respect de la distanciation sociale se manifeste avec acuité. Car pour l’heure, le bilan est déplorable et consternant.

Un bilan déplorable mais…

Depuis le début de l’année 2021, c’est l’hécatombe avec plus de 50% du total des décès enregistrés depuis l’apparition du virus Sars-Cov-2 en Tunisie et près de 8.000 morts en cinq mois. En outre, M. Mehdi met en garde contre la pression qui persiste sur les hôpitaux publics avec un taux d’occupation de 82% des lits équipés de réanimation et de 74% des lits équipés d’oxygène. Le ministre de la Santé a rappelé que trois nouveaux cas de contamination par le variant sud-africain ont été enregistrés en Tunisie (2 cas en provenance d’Arabie saoudite et un cas de France). «Au total 5 cas de contamination par la souche sud-africaine ont été détectés jusqu’à présent en Tunisie», a-t-il mentionné tout récemment en marge d’une réunion avec la commission de la santé au ministère. Après les cas de contamination au variant britannique relevés au gouvernorat de Gafsa causant un décès à Redayef, il y a à peine deux mois, la population locale fait face à de nouvelles craintes que la seule vaccination contre le Covid-19 ne suffise plus par exemple. La menace d’une quatrième vague de contaminations au virus Sars-Cov-2 sera contrecarrée par la fourniture d’équipements pour l’oxygène et l’acquisition de lots de vaccins en quantités nécessaires et suffisantes ce mois-ci, dont près de 300.000 doses du vaccin américain Pfizer, 50.000 doses du russe Spoutnik V et 500.000 doses du vaccin chinois Sinovac. Une décision forte et courageuse qui montre que la Tunisie met tout en œuvre pour combattre ce fléau sur son territoire qui menace sa population avec des mesures difficiles et rigoureuses pour relever le budget national, comme les augmentations des prix qui ont toutefois du mal à passer auprès d’une frange de citoyens.

On apprend par ailleurs que le ministère de la Santé a demandé à la présidence du gouvernement de consolider le budget des hôpitaux publics à hauteur de mille millions de dinars. Pas seulement. Le recrutement de 1.400 cadres médicaux et paramédicaux afin de pallier le manque de personnel soignant doit être envisagé, selon M. Mehdi. C’est bien là le mal de tout le pays avec des sous-effectifs dans de nombreuses institutions et structures étatiques et publiques. On pense particulièrement aux deux secteurs les plus durement touchés par la crise économique et sanitaire, à savoir ceux de la santé publique et de l’éducation nationale.

Un commentaire

  1. jamestk

    05/06/2021 à 15:50

    Quand verra-t-on le bout du tunnel ?
    Bonne question, la solution est toute simple, il faudrait tout d’abord débarrasser le pays de tous ces bras cassés qui encombre toutes les institutions de l’État, et qui paraissent tout, ce qui explique la dégringolade à roue libre.
    À mon sens, le président de la République, ce « mauviette » est le seul et un unique responsable de cette descente en enfer. C’est lui qui a nommé les deux sinistres personnages pour former le gouvernement ?
    À chaque sortie, Kaïs Saïed nous livre un discours sibyllin, abscons, creux , insipide, et, dénué du moindre sens, qui, et je le dis comme je le pense, m’insupportent et me saoulent !

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