L’homme, cet axe central de l’univers, n’a pas d’autres choix que d’être une partie de la solution. Ce à quoi ont beaucoup travaillé les organismes des Nations unies, afin de sauver Dame nature et lui donner une nouvelle virginité biologique.

Le week-end dernier, à la Cité des sciences, c’était la Journée mondiale et nationale de l’environnement, célébrée le 5 juin de chaque année. Un rendez- vous d’envergure qui a mobilisé autant d’écolos et de collectifs associatifs amis de la nature, venus nombreux fêter l’événement, mais aussi exposer l’essence de leur travail fait pour la noble cause écologique. Placée sous le thème «restauration des écosystèmes», cette manifestation intervient au moment où la biodiversité universelle court à sa perte. «Environ trois quarts de nos milieux naturels et marins sont en état de dégradation avancé, 33% des richesses halieutiques surexploitées, un million d’êtres vivants menacés et 7% du couvert forestier mondial ont été quasiment ravagés par une expansion urbaine sans limites», avait, d’emblée, alerté le modérateur des plénières. L’homme, cet axe central de l’univers, n’a pas d’autres choix que d’être, du moins, une partie de la solution. Ce à quoi ont beaucoup travaillé les organismes des Nations unies, afin de sauver Dame nature et lui donner une nouvelle virginité biologique.

Le bon et le mauvais

Voilà en quoi consiste l’essentiel d’une journée festive qui aurait dû faire le bilan des abus et des réalisations. Soit, le bon et le mauvais pour mieux avancer. Et là, Jamel Jrijer, directeur régional du Fonds mondial pour la nature (WWF) pour l’Afrique du Nord, était bref : «Sous nos cieux, il y a de quoi se féliciter : Réintroduction de la gazelle de l’Atlas au parc de Jbel Essarj à Siliana, nouvelle zone humide Ramsar à Sejnane, quatre réserves marines et côtières, plus de 500 oiseaux migrateurs ont hiberné chez nous cette année, premier nid de la tortue marine aux îles Kuriat à Monastir». Il s’est aussi félicité du rôle de la société civile dans la préservation de l’équilibre de nos écosystèmes diversifiés. « La société civile, notre fierté », fait-il aussi valoir, en conclusion. La cheffe du cabinet du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mme Saloua Khiari, qui avait donné un aperçu de l’état des lieux, étayé par peu de chiffres révélateurs, selon elle, d’une certaine conscience écologique. «Plus de 7.500 variétés biologiques, 3.800 de faunes et de flores s’y ajoutant 32 groupes d’êtres vivants ». On est, donc, dans une logique de sept grands écosystèmes naturels, marins, côtiers et sahariens, oasis, îles, montagnes, forêts, zones humides, ainsi que les terres agricoles. Soit, une grande richesse biologique en Tunisie. Et d’ajouter que les secteurs de la pêche, forestier et du pâturage sont en train de réaliser de bons résultats : «Nos forêts et parcours de pâturage couvrent au total 5,7 millions d’hectares, à hauteur de 1/3 de la superficie du pays».

Face aux défis des changements climatiques

Ce développement est dû, en partie, au cadre institutionnel et juridique l’organisant dont le ministère de tutelle avait mis en place, aux fins de mieux s’adapter aux changements climatiques. Voilà, un autre défi qui puisse menacer la biodiversité auquel le ministère avait réagi, en élaborant des plans d’action de résilience et d’adaptation. A cet effet, a-t-elle annoncé, trois projets de loi y afférents seront très prochainement adoptés dont notamment le code des eaux  et la loi de la pêche.

Quant à Mme Asma Shiri Laâbidi, secrétaire générale des Affaires maritimes, elle s’est focalisée sur la sensibilisation sur la protection de nos richesses halieutiques et leur durabilité au profit des futures générations. Son département, nouvellement créé en 2020, n’a pas encore, semble-t-il, saisi ce qu’il va devoir faire pour que nos côtes, longues de 1.300 km, soient un milieu de propreté et de prospérité économique.

Associations honorées

La question environnementale doit être, alors, transversale dans la politique de l’Etat, intéressant tous les secteurs d’activité.

A ce niveau, il y aura beaucoup à faire. « Porter à 30% nos superficies des réserves terrestres et maritimes est une priorité nationale, compte tenu que la reconstitution de nos écosystèmes exige la conservation de nos ressources végétales et animales et leur prévention de disparition», prévoit le ministre des Affaires locales et de l’Environnement par intérim, Kamel Doukh. Une telle stratégie, entamée depuis les années 70, avait abouti à la création de 17 parcs nationaux, 27 réserves naturelles et 42 zones humides reconnues par la convention Ramsar.

Mais, qu’en reste-t-il encore ? A peine des milieux non valorisés et presque abandonnés. Et encore moins exploités pour des vocations écotouristiques. Le parc national d’Ichkeul à Bizerte et celui d’El Feija à Ghardimaou (Jendouba) sont des exemples édifiants. Et d’ajouter qu’une stratégie d’économie bleue vient d’être lancée pour valoriser le potentiel maritime.

D’autant plus que le ministère vise à renforcer l’arsenal législatif relatif aux écosystèmes forestiers et marins.

Il est évident que l’environnement est une responsabilité partagée et que la société civile doit pleinement s’impliquer. Justement, plusieurs associations étaient présentes à la manifestation. Certaines parmi elles ont été primées, d’autres honorées d’avoir contribué à la restauration des écosystèmes nationaux. Par la même occasion, un hommage posthume a été rendu à deux militants associatifs, feux Hédi Guenidez et Leila Brari.

En cette Journée nationale et mondiale, on ne tarit pas d’éloges à l’égard de notre environnement, bien que celui-ci présente, plus que jamais, tous les indicateurs de sa dégradation. Sa durabilité demeure préalable à une vraie culture d’écocitoyenneté.

Un commentaire

  1. Sayhi Feryel

    08/06/2021 à 16:09

    Situation catastrophique

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