Accueil A la une Raréfaction des ressources en eaux: La menace est imminente

Raréfaction des ressources en eaux: La menace est imminente

La Tunisie peut se retrouver en situation critique d’ici peu.


Qui aurait imaginé, un jour, que la Tunisie en viendrait à ce point de désorganisation et de faillite de presque tous ses rouages? La réalité amère dans laquelle on se trouve est le résultat de cette dernière décennie noire qui a amené à la tête du pays des incapables et des profiteurs, dont certains sont, tout simplement, des voleurs et des hors-la-loi (les affaires présentées devant la justice le prouvent).

Les rares responsables qui ont essayé d’apporter quelque chose à leur patrie ont été marginalisés et tenus à l’écart. C’est ce qui a conduit à cette faillite totale.. Aujourd’hui, cette classe politique doit être jetée aux oubliettes. Car c’est elle qui nous a conduit à cette catastrophe. D’ailleurs, on n’aurait jamais imaginé atteindre un tel degré de privations. Le citoyen ne peut plus rien trouver. Ni huile, ni sucre, ni eau, ni autres produits de base. Et quand il en trouve, c’est avec peine ou à des prix exorbitants.

La «mafia» est bien en place. Elle tient les rênes et parvient, encore, à résister aux efforts que l’on entreprend pour se débarrasser d’elle. Cela n’est pas étonnant, puisque cette structure mafieuse s’est bien infiltrée dans les rouages de l’Etat et de la justice. Elle a son système qui fonctionne bien et elle semble se ressaisir après le choc du 25 juillet. Des organisations, des partis, des «spécialistes» des droits de l’Homme, etc. lui trouvent des «fatouas» contre argent comptant.

Situation anarchique, besoin de réorganisation

C’est avec ce préambule que nous avons voulu aborder un sujet d’une actualité brûlante qui n’est autre que la pénurie en eau et la menace d’en être privée, un jour. Les risques sont réels et toutes les études l’attestent. La Tunisie peut se retrouver en situation critique en ressources hydriques d’ici peu. Ce n’est pas la politique actuelle qui nous sauvera de la catastrophe annoncée. Déjà, la gestion des ressources disponibles laisse à désirer. Il est urgent de prendre conscience que ce qui est fait est insuffisant.

Des phénomènes étranges ont cours chez nous depuis des décennies sans que les responsables bougent le petit doigt. Par exemple, une fuite d’eau n’est réparée qu’après plusieurs jours, voire des semaines, sinon des mois (sans trop vouloir exagérer). Cela dure depuis des années. D’autres aberrations sont connues par tout le monde. Elles se sont accentuées au cours de cette décennie. Le vol de l’eau est un phénomène qui se répand de façon continue. En effet, des raccordements dits clandestins sont monnaie courante dans plusieurs régions sans que les mesures appropriées ne soient prises en temps opportun. Des surfaces agricoles sont irriguées de façon illégale. Cela sans parler des dizaines de milliers de puits clandestins creusés à travers le pays et qui contribuent à tarir la nappe phréatique déjà insuffisante.. Ces puits anarchiques profitent, notamment, à de grands agriculteurs qui ne se soucient guère des capacités naturelles en eau et de l’importance qu’il y a à préserver cette ressource précieuse. L’Union tunisienne de l’agriculture, de la pêche ne fait rien pour sensibiliser ses adhérents à la nécessité de rationaliser la consommation d’eau. Dans ce contexte, ces agriculteurs ne manifestent aucune volonté à limiter l’exploitation des zones irriguées. Celles-ci consomment d’énormes quantités d’eau et portent préjudice aux autres consommateurs, à tel point que   la disponibilité de l’eau potable est sérieusement menacée.

Des restrictions s’imposent

Dans la conjoncture actuelle, des restrictions doivent être imposées. Parmi celles-ci, il y a lieu de se pencher sur le phénomène de prolifération de ces boutiques qui vendent de l’eau de robinet filtrée grâce à des purificateurs. Il faut arrêter l’hémorragie en surtaxant ces marchands d’eau qui utilisent l’eau de la Sonede. Ces locaux se multiplient à un rythme vertigineux et entraînent, nécessairement, une surconsommation. Les gens se rabattent, alors, vers  eux, croyant trouver la solution à la mauvaise qualité de l’eau du robinet. Dans ce sens, justement, la Sonede est appelée à consentir les moyens nécessaires pour améliorer, le plus tôt possible, la qualité de son eau pour que les abonnés ne soient plus obligés de recourir à l’achat de cette eau ou de bouteilles d’eau conditionnée. L’amélioration est possible s’il y a une volonté réelle de sortir de l’impasse. Il est possible de dégager le budget requis grâce aux taxes susceptibles d’être imposées à ceux qui surexploitent l’eau de la Sonede parmi cette multitude d’opérateurs.

Sur ce volet, aussi, des mesures courageuses doivent être prises pour ne plus accorder de nouvelles autorisations pour l’ouverture de sociétés d’embouteillage ou de conditionnement des eaux. En améliorant l’eau du robinet, le consommateur ne sera plus obligé d’acheter, à des prix toujours plus élevés, une eau dont la provenance n’est pas garantie.  Quant aux barrages, le ministère de l’Agriculture sait ce qui lui reste à faire. Les drainages qui n’ont pas été effectués depuis des lustres, l’entretien de ces constructions qui n’est plus assuré sont autant de handicaps pour la mobilisation des ressources hydriques. En plus de l’édification de nouveaux autres ouvrages. En outre, le programme des lacs collinaires est à poursuivre avec plus de persistance et de constance. En somme, tout un arsenal de mesures doit être mis en place pour sauver le pays d’une menace certaine dans les prochaines années. Les autres mesures peuvent apparaître dérisoires, mais elles sont, en fait, des plus importantes. A titre d’exemple, le gaspillage inacceptable dans les mosquées (et dire que ce sont des lieux où on dispense des idées de droiture et de bonne conduite !), les établissements scolaires, les administrations publiques, etc. Des opérations ciblées sont à entreprendre à ce niveau pour amener les citoyens à plus de prise de conscience de l’enjeu de l’eau. Y aura-t-il un responsable qui entendra ces propos ? On ne sait trop. Toutefois, nous avons fait notre devoir de citoyen en attirant l’attention sur quelques aspects capables de sortir le pays d’une crise qui ne fait que s’aggraver.

Charger plus d'articles
Charger plus par Amor CHRAIET
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *