La première session du baccalauréat a démarré, hier, dans le Grand Tunis et les différentes régions du pays. Selon les commissariats régionaux à l’éducation, toutes les précautions au niveau logistique et sécuritaire ont été prises pour assurer le bon déroulement des épreuves.
A Kairouan, ils sont 6.427 candidats à passer les examens, dont sept cas dans des conditions exceptionnelles. Le plus âgé d’entre eux est natif de 1958 (61 ans). Une centaine d’autobus ont été mobilisés par la Société régionale de transport, pour faciliter le déplacement des candidats vers les centres d’examen. A Siliana, 2.999 candidats ont passé les examens du baccalauréat, dont trois cas exceptionnels.
A Tataouine, le nombre de candidats a enregistré une baisse de 5% par rapport à la session précédente, passant de 1.895 candidats, en 2018, à 1.770, en 2019.
A Sidi Bouzid, 4.961 candidats devront plancher sur les épreuves de la première session du baccalauréat qui se poursuit jusqu’au 19 juin. Les résultats de la première session devront être annoncés le 30 juin.
Première épreuve de la session 2019-Lycée rue de Marseille : Un classique sans surprise
Le jour J tant attendu est finalement arrivé. Des centaines de milliers d’élèves candidats au baccalauréat ont repris, hier, le chemin de leur établissement, seuls pour certains ou accompagnés, pour d’autres, par leurs proches et leurs amis afin de plancher sur la première épreuve du bac, la philosophie.
A sept heures 30 du matin, ils étaient nombreux, traits crispés et regard sérieux, discutant une dernière fois avec leurs parents avant de franchir en solitaire le portail de leur établissement pour se diriger vers la salle d’examen.
Trois heures après, les premiers candidats ont quitté les salles d’examen, certains affichant un air désappointé alors que d’autres étaient plutôt satisfaits du sujet de cette première épreuve qui ne présentait aucune difficulté particulière. A onze heures passée, la rue longeant l’établissement secondaire de la rue de Marseille connaissait une effervescence toute particulière. Des groupes d’élèves de terminale très animés se sont lancés dans de longues palabres sur les thématiques qu’ils ont eu à traiter au cours de cette première épreuve. Un rire fusait par-ci, un cri par-là. Le brouhaha a mis de nombreuses minutes à s’estomper avant que la rue ne recouvre son calme, car les élèves ont fini par reprendre le chemin des salles d’examen pour passer la matière optionnelle.
Candidats de la section Sciences économiques et gestion, Najoua et Menef affichaient une mine détendue à leur sortie de l’établissement. L’épreuve de philosophie, qui comportait des questions portant, entre autres, sur la citoyenneté internationale et la souveraineté nationale, l’universalité, la mondialisation, le moi et autrui, la modélisation ainsi qu’une question sur le concept du bonheur, leur a paru abordable et sans surprise. « L’épreuve était à la portée et ne présentait pas de difficultés particulières. Ce sont des questions classiques que nous avons étudiées au courant de l’année, notamment au début et à la fin de l’année. Parmi les questions au choix de la seconde partie, j’ai choisi de traiter la question du bonheur », a observé Najoua. Candidat de la section Lettres, Mohamed Amin Mejri affiche, par contre, une mine mi-figue, mi-raisin. Le candidat qui a obtenu une moyenne de 11,67/20 a jugé le sujet de l’épreuve pour les candidats lettres quelque peu coriace. Les littéraires ont notamment planché sur la question des systèmes symboliques et de leur rapport complexe à l’humanité. Candidat de la section mathématiques, Alaa Bellakhal est content que la première épreuve de cette session se soit déroulée sans anicroches et qui va lui permettre à lui et aux autres candidats d’aborder les prochaines épreuves avec plus de sérénité. Ce dernier qui a n’a pas trouvé de difficultés particulières pour traiter, entre autres, la question de la citoyenneté internationale a opté dans la seconde partie (questions au choix) pour le thème de la modélisation, un thème à connotation scientifique qui se rapproche davantage de ses aptitudes. Ayant obtenu une moyenne de 12 à la fin de l’année, Nour Rezgui, une autre élève de terminale, avoue avoir bien révisé cette matière. «Nous avons planché sur plusieurs questions dont la citoyenneté, l’universalité, la notion du moi et d’autrui, la modélisation, le bonheur. J’ai choisi dans la partie questions au choix de traiter la question du bonheur », a observé la jeune fille. Candidate de la section sciences expérimentales, Mariem a également préféré, à l’instar de plusieurs candidats, la question du bonheur à celle de la modélisation dans la dernière partie. « Le bonheur est un thème vaste sur lequel on peut dire beaucoup de choses », a-t-elle affirmé, satisfaite de cette première épreuve jugée classique et abordable. Place aujourd’hui à la matière principale. Bon vent ! I.H.
Nord-Ouest : Une première épreuve abordable
L’ambiance sereine a prévalu lors de cette première journée.
C’est parti pour les examens du bac avec la tenue, hier, de l’épreuve de philo de cet examen national qui focalise l’attention de plus de 131 mille candidats et autant de familles dont les regards sont braqués, ces jours-ci, sur la conduite à tenir de leurs enfants lors de cet examen national dans l’espoir qu’ils parviennent enfin à franchir haut la main le Rubicon.
Déjà, les sujets n’ont pas totalement surpris les candidats, encore moins ceux de la section sciences expérimentales qui avaient à traiter de la question de la citoyenneté mondiale, un cas de figure qui nécessite que l’on se creuse bien le citron, tant les sujet semble si vaste qu’il devient difficile à cerner, une question qui renvoie, on ne peut plus, selon certaines candidats, à l’universalité des valeurs et des cultures humaines et surtout au concept général de citoyen du monde qui trouve son origine dans le stoïcisme, concept auquel se réfèrent les philosophes qui sont les premiers à s’identifier comme citoyens du monde.
Il a des affinités avec l’existentialisme, un courant philosophique qui met, inévitablement, en avant la liberté individuelle, la responsabilité ainsi que la subjectivité, en considérant chaque personne comme un être unique qui est maître de ses actes et de son destin. C’est un courant qui nie l’idée qui considère que la citoyenneté du monde est une entrave à la souveraineté nationale comme posée à l’examen, et que les citoyens du monde ne sont pas astreints à soutenir telle ou telle religion ou idéologie mais adhèrent au refus de toute discrimination basée sur la nationalité, l’origine, la religion, le genre ou l’orientation sexuelle.
L’autre sujet, proposé sous forme de commentaire de texte dans la même section, traite, quant à lui, de la globalisation technique et économique qui prévaut dans le monde depuis quelque temps et qui met sous tension les économies du monde et les rapports entre les nations et les peuples
Par contre, les candidats de la section lettres ont eu à élucubrer sur la question de la symbolique, un sujet bateau qui revient comme un leitmotiv dans les sujets du bac de cette section et qui renvoie à la représentation et aux significations qui émanent de sources complexes ou obscures comme les tableaux d’art, l’écriture ou l’ensemble des arts considérés comme sources d’expression de sentiments, d’idées ou de pensées. Certains candidats, que nous avons rencontrés à la sortie des centres d’examen du Kef, nous ont déclaré qu’ils ont trouvé matière à réflexion alors que d’autres se sont montrés mitigés sur le sujet de l’épreuve. Mais au-delà des sujets, c’est l’ambiance sereine qui a prévalu lors de cette première journée où les candidats ont souscrit à la campagne de sensibilisation engagée par le ministère de l’Education sur l’interdiction d’utiliser ou de se munir d’appareils électroniques, comme les smartphones ou les téléphones portables, se montrant très disciplinés, comme l’explique le directeur du centre d’examen au lycée de Nebeur, Rached Salhi, qui s’est dit satisfait par le bon déroulement des épreuves du bac lors de cette première journée, d’autant plus que les candidats ont fait preuve de sérieux doublé d’enthousiasme qui se lit d’ailleurs sur les visages à la sortie du centre d’examen.
Côté insolite, l’on relève, cette année, la participation aux épreuves du bac d’un vétéran âgé de 67 ans,issu de la délégation de Oued Mliz dans le gouvernorat de Jendouba.
De leur côté, cinq candidats porteurs de handicaps, relevant du commissariat régional à l’éducation du Kef, ont eu droit à des mesures exceptionnelles avec l’ajout d’un temps additionnel, comme le stipule la loi
En somme, le bac semble parti sur les chapeaux de roues et chacun a l’espoir de trouver son salut, mais le chemin est encore long, alors bon courage à tous. Jamel Taibi
Kairouan : Démarrage des épreuves du Bac
Deux tentatives de fraude et un élève empêché de passer son examen pour cause de retard
C’est sous un ciel bleu et une brise légère que les 6.427 candidats, dont 5.293 des lycées publics, 956 des lycées privés et 178 candidats libres, ont pris le 12 juin le chemin des 26 centres d’examen entourés par un important dispositif sécuritaire. La plupart étaient accompagnés de leurs parents qui voulaient les réconforter vu l’importance de cet examen national dans le cursus scolaire de tout élève.
En outre, 7 candidats ont bénéficié de mesures spécifiques comme l’agrandissement des caractères et le prolongement de la durée de l’examen d’un quart d’heure. En ce qui concerne le candidat le plus âgé, il s’agit d’un retraité de la fonction publique, Rabeh Herzi, né le 27 avril 1958.
Et pour contrecarrer les tentatives de fraude, il était strictement interdit d’accéder au centre d’examen avec le téléphone portable, la tablette, la montre électronique… D’ailleurs, le ministère de l’Education a récemment organisé une conférence de sensibilisation destinée à tous les candidats sur les préparatifs de l’examen et la lutte contre la fraude sous toutes ses formes à travers un spot publicitaire, des affiches et des présentations numériques, outre l’envoi de messages électroniques à tous les candidats expliquant les dispositions sévères relatives aux fraudes et qui sont passibles d’une privation de passer le bac d’une durée de 5 ans.
Notons dans ce contexte qu’on a enregistré au cours de cette première journée du bac deux cas de tentative de fraude au lycée Farhat-Hached de Haffouz car les candidats étaient en possession de téléphone portable.
Par ailleurs, un candidat a été empêché d’accéder au centre d’examen d’Ibn-Jazzar car il était venu avec 10 minutes de retard.
D’autre part, beaucoup de parents étaient devant les centres d’examen et attendaient la sortie de leurs enfants dont Mme Samia Mtiri que nous avons croisée devant le lycée Dar El Ameni : «Cela fait des semaines que j’aide mon fils aîné inscrit en section mathématiques à aplanir les obstacles de dernière minute et à revoir certains détails. Ce qui m’intéresse surtout, c’est sa réussite avec une bonne moyenne.
Evidemment, j’ai essayé de ne pas lui montrer mon angoisse et mon anxiété d’autant plus que l’actuelle année scolaire a été marquée par beaucoup de grèves et de tergiversations…» A la sortie des candidats devant le lycée Ibn-Rachik où ce fut l’heure de vérité pour 540 candidats, ces derniers étaient partagés entre l’optimisme, la méfiance et l’excitation, à l’instar de Okba Oueslati de la section Economie-gestion : «Aujourd’hui, nous n’avons pas eu de mauvaises surprises. En gros, les thèmes des sujets de philo répondent à nos attentes puisqu’on les a bien traités en cours d’année. J’ai pu trouver mes idées et m’exprimer. Mais avec la philosophie, on ne sait jamais, on peut avoir 5 ou 11, tout dépend des correcteurs. J’espère que pour les autres épreuves, il n’y aura pas de sujets trop difficiles…».
Son ami Ramzi renchérit : «La philosophie nécessite beaucoup de réflexion et de concentration. Il faut faire beaucoup d’effort et d’analyse, ce qui n’est pas évident pour tout candidat. En fait, j’espère réussir et tourner définitivement la page du secondaire».
Alors bonne chance à tous nos candidats et espérons que les responsables au sein du ministère de l’Education découvriront celui qui a divulgué les sujets de philo sur les réseaux sociaux dix minutes après le démarrage des épreuves. Fatma ZAGHOUANI