Si notre sélection s’était contentée de faire match nul avec le Burundi, les observateurs et les consultants auraient sans doute fait une tout autre analyse de la dernière sortie amicale de nos internationaux avant la CAN d’Egypte au vu du nombre d’occasions ratées par les attaquants tunisiens, notamment Srarfi, Khénissi, Badri et autre Skhiri.
Derrière toutes les actions offensives tunisiennes, il y avait constamment un joueur. Il s’agit de Naim Sliti, infatigable sur le couloir droit tout au long de la période initiale avant d’être décalé par Alain Giresse sur le flanc opposé durant la deuxième mi-temps. A droite comme à gauche, Sliti s’est montré perspicace. Clairvoyant, c’est lui qui a entamé l’action qui a donné lieu au premier but, signé Khénissi.
Créateur et finisseur…
Tous les avants cités ci-dessus n’ont pas lésiné sur l’effort, mais ils ont tout fait sauf mettre la balle dans les filets. Srarfi a eu toutefois le mérite d’avoir provoqué un penalty que malheureusement Meriah n’a pas su transformer, privant ainsi l’équipe nationale de l’occasion de tuer le match avant de rejoindre les vestiaires à la mi-temps.
Après la pause, Alain Giresse a opéré les changements nécessaires pour équilibrer les trois compartiments. Avec l’entrée d’Anis Badri qui trouve son compte sur le couloir droit, Naim Sliti a été décalé à gauche. En confiant le couloir droit à Badri, Sliti s’est chargé de créer le danger sur le flanc opposé, créant ainsi l’équilibre sur les côtés, apportant de la sorte une plus-value à l’animation offensive.
Mais comme ce fut le cas durant la période initiale après l’ouverture du score par Khénissi, les ratages à la pelle ont marqué le jeu des Tunisiens à l’image du tir de Msakni frôlant le montant droit de la cage burundaise (73’).
Le ratage des attaquants tunisiens s’est poursuivi jusqu’à la fin de la rencontre et alors que les débats convergeaient vers un match nul, Sliti aussi dangereux sur le couloir gauche a préféré, dans le temps additionnel, terminer le travail qu’il a commencé, dribblant les deux défenseurs centraux avant de mettre la balle dans les filets d’un joli tir croisé (90’+3). A peine deux minutes après, l’arbitre du match a donné le coup de sifflet final et à Naim Sliti d’offrir à la Tunisie la victoire, la troisième consécutive en autant de matches amicaux qui ont servi de préparation en prévision de la CAN. Ce qu’a réussi Naim Sliti à faire là où ses camarades de l’attaque ont échoué notamment en deuxième période de jeu, c’est de faire la différence en mettant à profit au moins une des multiples occasions créées. Grâce au but de Sliti, les « Aigles de Carthage » peuvent s’envoler aujourd’hui pour l’Egypte, l’esprit tranquille. Il est important pour le moral de la troupe de terminer la préparation en prévision d’un tournoi de grande envergure comme celui de la CAN avec une victoire alors que des questions auraient pullulé quant au réalisme des nôtres s’ils se seraient contentés d’un match nul, notamment leur capacité à concrétiser leur domination du jeu. A la CAN, il ne suffira pas de faire un bon volume de jeu, mais de le traduire par une victoire. Pour ce faire, il faut disposer de joueurs de la trempe de Naim Sliti pour faire la différence.