Notre pays est parvenu, en l’espace de deux mois, à organiser deux grands sommets, à savoir la Ticad 8 et le XVIIIe Sommet de la Francophonie à Djerba. Si les deux événements ont été, de l’avis de tous, un succès, c’est que le génie national s’est exprimé de façon collective. En effet, le Comité national d’organisation (CNO) a démontré qu’impossible n’était pas tunisien et que nos administrations regorgent de compétences singulières et plurielles capables, avec l’apport des acteurs du secteur privé, de faire des miracles.
Le secret ? Ces hommes et ces femmes avaient tellement envie de servir leur pays et d’être fiers de lui. En effet, tout au long de ces deux sommets, la Tunisie était en eux.
Pendant des mois, ils ont courbé l’échine pour mener à bien la mission qui leur incombait. Ils ne comptaient pas leurs heures de travail et étaient les maillons d’une longue chaîne qui avait pour mot d’ordre : réussir. Tous avaient au fond d’eux-mêmes cette certitude qu’une nation est une maison commune qui se nourrit de la noblesse de leur engagement et de leur conscience d’avoir un message particulier à délivrer, un exemple à donner.
Chacun à sa façon exprimait par ses actes ce sentiment profond que la Tunisie est tout ce qu’ils avaient de plus précieux, ce qu’ils avaient de plus beau à montrer au monde. Maintenant qu’on sait de quoi nous sommes capables, il est temps de valoriser ces compétences.
Malgré l’humeur maussade qui prévaut dans un pays en butte à une crise économique et financière aiguë, et malgré le manque de moyens et les conditions difficiles, ils sont parvenus à faire sauter tous les verrous et à transformer les trous d’air en vents favorables pour arriver à bon port. Car ce qui les unissait était une conception de l’honneur et de la dignité qu’ils portaient tous en eux. Ces hommes et ces femmes qui ont porté haut et fort la voix de la Tunisie sont des héros anonymes. À l’unisson, ils se battaient pour la même chose, regardaient dans une seule direction, celle de la victoire et de la réussite. Que peut-on donc retenir de ces deux exercices délicats, sensibles et à forte valeur ajoutée pour notre pays ?
D’abord, que l’image de la Tunisie peut rayonner de nouveau positivement si on arrive à maintenir cette dynamique et cette synergie à condition de garder cette cohésion qui a régné entre les divers départements ministériels en faisant appel au secteur privé pour son agilité et pour les spécialistes dont il dispose.
Qu’il s’est avéré profitable de délocaliser certains événements dans les régions pour redémarrer les moteurs de l’économie locale et impulser l’emploi dans les gouvernorats de l’intérieur.
Il est grand temps aussi de repenser l’infrastructure urbaine en construisant des centres de congrès à même de favoriser l’organisation des méga-événements et d’accueillir les manifestations de taille géante.
Mais qu’on soit conscients aussi qu’à force d’abandon, nous avons fini par oublier qui nous étions et la force dont nous disposons. Et que c’est justement dans ce genre d’exercice que nous mesurons que notre conscience nationale, ne se forge que dans l’action et non dans l’abandon. Car c’est dans ces moments de gloire que nous pouvons ouvrir de nouveau les portes de l’espoir et qu’on ne bâtit rien dans la division. Que cette Tunisie est capable de triompher en temps de crise si elle cesse de douter d’elle-même, de ses enfants et des compétences qui forment sa principale richesse.
Car ces deux sommets apportent la preuve que l’exception tunisienne n’est pas une chimère ou un mirage mais une vérité évidente, assumée, qui émane de la conscience d’avoir un message particulier à délivrer, un exemple à donner.