Ceux qui attendaient avec impatience le retour du président de la République, Béji Caïd Essebsi, à l’exercice de ses fonctions peuvent être rassurés.
Hier, lundi 22 juillet, le chef de l’Etat est revenu sur la scène nationale après une absence qui commençait à devenir pesante, à la faveur des événements qui ont marqué, ces deux dernières semaines, le paysage politique national, à savoir la non-promulgation par le président de la République de la nouvelle loi électorale amendée et la multiplication des rumeurs et des révélations avancées par des parties se présentant comme étant au parfum de ce qui se passe au palais de Carthage, assurant que le chef de l’Etat n’était plus dans les conditions lui permettant d’exercer complètement ses fonctions.
Hier, le président de la République a apporté un démenti cinglant à toutes ces rumeurs, en conférant avec le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi.
Au menu de la rencontre, la situation sécuritaire dans le pays, particulièrement sur les frontières terrestres et maritimes.
Le communiqué publié par la présidence de la République précise encore que les forces sécuritaires et militaires sont promptes à parer à tout imprévu grâce justement à «la coordination permanente entre les deux institutions», ce qui autorise le ministre de la Défense à assurer que «la situation sécuritaire est stable».
Et M. Zbidi d’informer également le chef suprême des forces armées nationales, le président de la République, «du programme des festivités organisées à l’occasion de la célébration du 63e anniversiare de la création de l’Armée nationale».
Que retenir de la première apparition médiatique du président de la République depuis la vidéo diffusée le 6 juillet le montrant signant le décret-loi appelant les Tunisiens à exercer leur devoir électoral le 6 octobre prochain pour choisir leurs futurs représentants à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et pour élire le 17 novembre 2019, au premier tour, leur nouveau président de la République ?
Beaucoup d’observateurs n’ont pas hésité à considérer que le chef de l’Etat a lancé, à travers son entrevue avec le ministre de la Défense, un message fort et codé à l’adresse de ceux qui ont franchi toutes les lignes rouges.
D’autres commentateurs soulignent : «Même si l’apparition médiatique du chef de l’Etat comporte des messages évidents à ceux à qui il veut s’adresser, la communication présidentielle est toujours défaillante. Dans les régimes démocratiques et dans les moments décisifs ou sensibles, il est d’usage que le chef de l’Etat s’exprime, parle directement au peuple, clarifie la situation et réponde à toutes les questions que se pose l’opinion publique».
«Il est des moments, ajoutent-ils, où ni la porte-parole officielle, ni le conseiller le plus proche du président, encore moins son fils, ne peuvent le remplacer ou parler en son nom».