Voilà, nous abordons la dernière décade du dernier mois de l’année. Partout dans le monde, on fait le ménage, on arrondit les angles, on ferme les parenthèses et les dossiers avec, on plie bagage en multipliant les sommets, en doublant les rencontres et autres congrès. Il y a comme un air de bâclage, «de liquidation avant les vacances».
Débat marathon en France sur l’immigration, le pays des droits de l’Homme adopte à la fin la loi débattue, le pays glisse encore plus à droite, il supprime entre autres le fameux droit du sol, une caution sera demandée aux étudiants étrangers… « Cette loi est un bouclier contre l’immigration clandestine », déclare le président Macron pour apaiser la tempête… Vent debout à l’opposition et dans les universités. Une fronde au cœur de l’Etat, un séisme au sein du gouvernement. Lever de boucliers, trente-deux départements de gauche et Paris n’appliqueront pas la loi.
Un peu plus loin à Bruxelles, les Européens adoptent aussi un accord restrictif sur l’immigration, les pays membres font un tour de vis, arguant notamment le nombre de 2.500 hommes morts ou disparus en 2023, l’Italie fait part de sa satisfaction, l’Espagne lui emboîte le pas, la Grèce salue la position de l’UE, l’Allemagne approuve. Ce à quoi un collectif d’ONG répond que l’accord causera encore plus de morts en mer. Les droits humains ? Avec cet accord, les Européens semblent s’asseoir dessus. Les droits humains, c’est bon, c’est efficace pour les pays du sud, on paye même beaucoup pour qu’ils les appliquent. Géométrie variable ?
Le président Zelensky, à qui le Congrès américain a refusé les milliards d’aide, est venu chercher de l’argent à l’Union européenne. L’hiver arrive et ses troupes réclament plus d’assistance. Le président polonais Orban s’y oppose.
A New York, au siège des Nations unies, la question d’une «suspension» des combats — à défaut d’un cessez-le-feu, une éventualité que refuse Israël, qui pense qu’elle laisserait le contrôle de la bande de Gaza au Hamas — est au cœur d’âpres négociations sur une résolution qui devait initialement être soumise au vote du Conseil de sécurité mais qui est de nouveau reportée. Le Conseil de sécurité est paralysé et les Etats-Unis semblent isolés. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est déplacé au Caire pour une discussion et éventuellement proposer une trêve. Mais il y a un mur devant lui qui s’appelle Netanyahou, qui «exclut tout cessez-le feu avant l’élimination du Hamas»
Les diplomates des grands pays courent en tous sens, au pas de charge, les fêtes approchent, Noël c’est dans quelques jours, la femme, les enfants, chacun d’eux pense à son foyer.
Beaucoup plus loin, sur le terrain, l’armée israélienne poursuit ses bombardements et ses opérations au sol dans la bande de Gaza, malgré les pressions internationales pour épargner les civils du territoire palestinien assiégé. La population est privée de nourriture ; des morts encore, des familles dispersées, des enfants affamés. Il est beau notre monde.