Même amical, ce tournoi est un repère crédible sur le renouveau attendu d’une sélection. Joueurs clés, plan du jeu, attitude et ambiance, verra-t-on des signes de renouveau?
L’après-fiasco de la CAN n’est pas encore décodé, du moins jusque-là. L’imbroglio des élections de la FTF a retardé l’échéance et enrtave surtout la fixation d’une future nouvelle orientation. Tout le monde réclame des changements palpables en sélection, avec une attendue (inespérée) revue d’effectif et une rupture avec un fait accompli imposé par quelques vedettes qui décident (eh oui !). Beaucoup n’a pas été dit et révélé sur la vie de l’équipe nationale ces dernières saisons, mais ce qui sort surtout après la mésaventure de la dernière CAN est quelque chose d’insensé. L’absence de Wadï El Jary a brouillé les cartes dans les vestiaires parce que c’était lui qui décidait de tout et qui contrôlait la hiérarchie et le jeu des intérêts croisés entre les joueurs influents. Aujourd’hui et à 48 heures du match de la Croatie dans le cadre du tournoi international «Capitale d’Egypte», serions-nous en mesure d’attendre des signes de changement? Pour un staff intérimaire composé de Montassar Louhichi et Anis Boussaïdi, il est difficile de voir une rupture totale avec le passé. C’est une question d’équilibre collectif et de maintien d’un minimum de cohérence face à un adversaire garni en cadors intraitables. L’effectif retenu, par contre, pousse forcément et de fait à attendre quelques nouveautés. Il n’y aura pas les Skhiri, Meriah, Msakni, Talbi, Maâloul, Saâd, Sliti, Srarfi, Tka, Mejbri… Donc et forcément, Montassar Louhichi va devoir lancer une équipe remaniée. Même si le futur sélectionneur, et bien sûr le futur bureau fédéral élu vont décider de la composition et des rôles à jouer, on peut dès maintenant voir quelques signes de renouveau. Pour un match où l’on joue aussi pour défendre la crédibilité et la réputation de la sélection, ce sera hasardeux de tout changer. Il y a un minimum d’équilibre à préserver, d’autant que des joueurs de premier rang ont été retenus.
Ossature gardée
Autrement dit, le staff intérimaire ne devrait pas se passer des services de certains piliers comme Ben Saïd, Abdi, Achouri, Aïdouni, Rafiaâ, entre autres. Pour le reste, ce sera une bataille pour l’axe de la défense par exemple.
Bronn, Ghandri, Mathlouthi (dans une formule d’un axe défensif à trois), Haddadi et Jelassi ont presque les mêmes chances. De même pour Kechrida et Dragar, Hadj Mahmoud et Ben Romdhane (même si les deux peuvent jouer ensemble), ainsi que Jaziri et Jouini.
Une bonne prestation collective, un football sérieux et bien consistant et tenace, des joueurs bien engagés pour leur cause, ça donnera un inéluctable bonus à cette nouvelle version de l’équipe nationale. Les rendez-vous amicaux de valeur peuvent faire émerger un groupe homogène aux griffes acérées, qui va, dans l’avenir, imposer une nouvelle ligne de conduite. Les absents, surtout ceux qui ne sont pas habitués à jouer les «chefs de clans» et les «manipulateurs» en sélection, vont suivre avec une très grande attention le match de la Croatie. Parce qu’au fond, leur retour dépendra en bonne partie de ce que va produire l’actuel effectif où il y a maints joueurs qui ont souvent dénoncé une injustice envers eux. D’autres joueurs d’avenir tels que Achouri et Letaïef savent qu’ils seront là demain dans n’importe quel nouveau projet de la sélection.