Le départ de Cazal, mais aussi de son adjoint et de quelques joueurs-cadres, ne sera pas suffisant. L’équipe de Tunisie manque de sérieux et de motivation.
Réduire le dernier fiasco au TQO à l’incapacité de Patrick Cazal et de son staff est une lecture «simpliste» du problème. Il est clair que Patrick Cazal et Wissem H’mam ont échoué dans leur mission avec trois amères et «humiliantes» défaites qui font mal plus que la non-qualification aux JO. Il est clair que Cazal n’a pas réussi à mettre son empreinte sur l’équipe avec un jeu lent et une dépendance nuisible à Amine Darmoul, un joueur auquel on a probablement trop demandé à ce niveau. Le Français n’a pas également su gérer l’indiscipline générale et l’ego de maints joueurs «intouchables» (l’écart de conduite de Assil Nemli à la CAN par exemple), et ça se voyait bien dans la manière dont l’équipe jouait : les joueurs étaient si relâchés et si résignés qu’on se demandait si leur entraîneur les avait préparés à jouer un tournoi officiel ou un tournoi amical. Mais tout cela ne veut pas dire que Cazal et son staff sont les seuls responsables. L’ambiance, l’encadrement, la réactivité, ce sont les dirigeants qui en rendent compte. Et à ce niveau, Karim Helali et son bureau fédéral ont failli à leur mission. Cela fait des années que l’équipe de Tunisie flâne et n’arrive plus à concurrencer l’Egypte et à jouer d’égal à égal avec les ténors du handball international. Les raisons? D’abord, des joueurs de moins en moins doués et déterminants avec aussi un effectif incohérent entre des cadres trentenaires et de jeunes promus. Ensuite, un championnat «bidon» et des clubs formateurs en pleine perdition, d’où des sélections de jeunes déphasées et le recours systématique aux expatriés. Il y a aussi l’entité Equipe nationale mal gérée avec des choix discutables de joueurs et de techniciens. Quand une sélection, qui a de bons joueurs, tombe si bas quelque temps après avoir montré un bon visage à la CAN, c’est que le bureau fédéral a raté son management de la sélection.
L’école étrangère…
Les coulisses du bureau fédéral sont chaudes en ce moment. Karim Hélali n’est pas en bonne posture, lui qui reste le premier responsable vis-à-vis de tous. Dans son entourage, on pousse vers un changement radical en sélection. Patrick Cazal s’apprête donc à plier bagage après un an et demi d’exercice où il n’a pas convaincu. Son adjoint, lui aussi, se dirige vers la sortie. Changement de cap? C’est la tendance même si l’on vise plus que le poste de sélectionneur et qu’on veut changer les méthodes de travail à la DTN pour améliorer la qualité de la formation et les résultats des sélections. Les prochains jours devraient apporter un lot de décisions.
Et à ce sujet, Karim Helali, qui essaye de discuter avec plein d’experts, de clubs et d’ex-joueurs, veut éviter de paraître comme l’unique responsable de l’échec cinglant de l’équipe nationale. Pour le successeur de Cazal, ce sera un étranger avec de larges attributions sur les sélections des jeunes.