Nous sommes dans une époque où la spécialisation devient de plus en plus une obligation et une inévitable orientation stratégique pour les clubs. Dans le cas tunisien, seule l’EST réussit encore à batailler et à dominer en trois sections de sports collectifs et dans les sports de combat, pofitant de l’effondrement de ses concurrents. Le CA, par exemple, n’a plus cette présence et cette réussite hormis sa section du basket, alors que pour l’Etoile, les sports collectifs (l’Etoile était à un certain moment un modèle sportif et économique dans la gestion des sports de salle) sont en chute libre tout comme le CSS. Un club comme l’USM, en revanche, s’illustre avec deux sections, le foot et surtout le basket, qui rayonnent. Grosso modo, et avec les charges de fonctionnement de plus en plus élevées (salaires des entraîneurs et des joueurs, frais de déplacement et d’hébergement, charges des sections des jeunes…), en même temps que la terrible diminution des revenus (recettes des salles en baisse, sponsors quasi absents), la notion de «club omnisports» est en voie de disparition. Par la force des choses, on devra tendre vers une spécialisation où le football est l’activité unique, qu’on le veuille ou pas. A moins que ces clubs trouvent des dirigeants mécènes ou des sponsors intéressés par prendre en charge une section sportive et supporter ses frais. A moins aussi que le public revienne dans les salles et assiste à tous les matches et qu’une mobilisation générale se fasse pour ramener des fonds propres pour financer ces sections traditionnelles. Et pourquoi pas le club populaire, qui n’a plus les moyens financiers, ne s’ouvre pas sur des hommes d’affaires et sur des sponsors qui joueront pour une nouvelle entité portant le nom du parrain et du club par exemple? Les différentes formules du «Naming» peuvent attirer plusieurs sponsors motivés par la popularité et l’audience que procure le nom du club en hand, en basket ou en volley. Sinon, le plan de spécialisation n’est pas une mauvaise idée du moment que ces jeunes et moins jeunes joueuses et joueurs trouveront un autre club de la ville ou de la région qui concentre toutes ses ressources et tout son savoir pour réussir. C’est un scénario meilleur et plus rationnel que de voir des grands clubs en panne de finances jeter leurs sections autres que le foot aux oubliettes.
Quand un club n’a plus les dirigeants, l’argent et le savoir pour réussir et pour bien mener maintes sections sportives en même temps, il vaut mieux qu’il se spécialise et qu’il laisse ses sportifs s’exprimer sous d’autres appellations.