Après plus de trois mois d’une triste «telenovela», on retrouve la case de départ dans les élections de la FTF. Après un premier rejet de trois listes, nous revoilà encore une fois devant un second fait accompli avec trois listes rejetées. Bizarre, incroyable, triste, illogique, insaisissable, folklorique, tous les adjectifs péjoratifs sont valables concernant cet épisode inconvenant. Peut-être bien que c’est une première dans les annales des élections que 6 listes soient rejetées d’un seul coup et au bout de deux «rendez-vous» électoraux. Et ce qui rend la situation si «kafkaïenne», c’est que personne n’avait prédit un tel scénario, et qu’aucune analyse ou commentaire ne pouvaient amener à ce fait étrange. Et ce qui est plus insolite, c’est qu’aucune liste n’avait tiré les leçons après le premier rejet opéré, comme si toute cette armada de juristes sportifs dans et autour de ces listes n’aura servi à rien. Mais, finalement, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans ces élections avortées de la FTF. Car on ne pense pas que ces conditions d’éligilibilité soient si impossibles à respecter pour les candidats. C’est vrai que ce sont des critères difficiles et pointus versant dans le détail mais quand on veut diriger une entité aussi lourde et «rentable» que la FTF, il faut au moins être capable de monter une liste valable. Et remarquez bien qu’au lieu de parler programmes de réforme et plans d’actions des listes, on a eu trois mois à ressasser les mêmes procédures juridictionnelles et les mêmes discours de forme et non de fond. On ne savait pas ce que voulaient proposer tous ces candidats, mais on s’intéressait plus à leur capacité à valider les conditions des candidatures. Wassef Jelaïel, Maher Ben Aïssa, Jalel Tekaya, Zyed Tlemçani, Wissem Letaïef, tous ces candidats avaient calé et échoué à aller même à l’étape électorale, chose qui les discrédite tous quels que soient leurs alibis. Même un Wassef Jelaïel, appuyé par le ministre des Sports qu’il le veuille ou non, et juriste qui a passé huit ans sous les ordres de Wadï El Jary à mettre toutes ces règles de candidature, n’a pas été capable de présenter une liste valable, en ramenant un ex-membre de la commission d’appel (lui aussi connaisseur des règlements), qui n’aurait pas démissionné à temps, c’est une histoire à dormir debout ! On ne va pas (on ne veut pas surtout) croire à ces scénarios fantaisistes et «policiers» d’un arrangement fait dans les coulisses pour saper ces élections de la FTF et les reporter jusqu’à la parution de la loi sur les structures sportives, car, dans ce cas, on a perdu des mois à jouer un rôle et à commettre des vices de forme pour ne pas tenir les élections. Reste alors à savoir si l’on veut vraiment que ces élections aient lieu et si la tendance va vers un comité provisoire mandaté par la Fifa pour tenir de nouvelles élections suivant de nouveaux règlements inspirés de la loi sur les structures sportives. La balle est désormais dans le camp de la Fifa qui peut, pourquoi pas, aller vers un acte 3 des élections, comme marquer une pause et attendre pour préparer le terrain à ces élections. Entre-temps, la FTF et le football tunisien ont perdu beaucoup de crédit et plongent dans une crise sérieuse et compliquée. Les sélections, l’arbitrage, la formation, les compétitions, la communication, les ligues régionales, et toutes ces activités sont en train de fonctionner sans direction et sans encadrement fédéral. A qui la faute ? A tous et à personne, diront certains. Ne cherchez surtout pas à comprendre quoi que ce soit sur les élections de la FTF, car vous allez perdre beaucoup de temps à ne rien trouver !