Les hammams, les ruelles et les passages voûtés de la Médina regorgent d’anecdotes et de légendes. L’une d’elles concerne le fameux passage de la mariée plus connu sous le nom de sabbat laâroussa.
Il y a lieu de souligner que les passages voûtés datent de la période hafside de la Tunisie (1228-1573).
Ces derniers avaient un double rôle : les passants qui passaient sous ces sabbat pouvaient profiter en été de la pénombre et de la fraîcheur de ces derniers, tandis que les propriétaires des grandes demeures tunisoises, dont les façades étaient accolées à ces voûtes, pouvaient procéder à une extension et rajouter des pièces supplémentaires au-dessus de ces dernières. Une histoire serait liée à un de ces passages voûtés «sabbat laâroussa» qui débouche via un escalier sur l’avenue Bab Bnet.
A l’époque hafside, une jeune fille mariée de force à un homme qu’elle n’aimait pas aurait mystérieusement disparu sous ce sabbat. La légende raconte que le sol l’aurait brusquement engloutie et qu’on entend parfois l’écho de ses cris lorsqu’on traverse ce passage voûté qui porte son nom. La réalité est qu’elle se serait sûrement enfouie avec son amoureux avec lequel elle avait rendez-vous sous ce sabbat et que, c’est pour faire taire les mauvaises langues que sa famille a inventé cette histoire devenue une légende avec le temps. Depuis, seuls les plus aventureux osaient traverser ce passage voûté qui a été récemment restauré et qui abrite aujourd’hui un café, dont le nom rend hommage à cette mystérieuse mariée. Cette histoire figure parmi les nombreuses anecdotes qui ne font que rajouter au charme de notre belle Médina de Tunis, dont les ruelles bruissent des légendes du passé.