Il est temps, en effet, de punir et de sanctionner les contrevenants. Indépendamment de cet aspect de la question, le citoyen tunisien est aussi en droit d’exiger un milieu ambiant sain, propre, correctement entretenu.
Il n’y a pas un jour où on ne parle pas de tourisme. Tous nos médias y vont de leurs commentaires, de leurs suggestions et de leurs critiques. C’est un signe de bonne santé et c’est tant mieux. Le tourisme n’est pas seulement la plage, le désert et son enchantement, les randonnées à dos de chameaux. C’est aussi une promenade en ville, que ce soit pour parcourir ces adorables ruelles qui laissent à peine passer une personne ou ces grandes avenues qui bordent les nouvelles cités ou encore le centre des chefs-lieux, capitale comprise. Et là, il y a tellement de choses à dire. Nous avons tous eu l’occasion de voyager. Et nous n’avons jamais vu ce qui se passe chez nous. Des tonneaux qui occupent la chaussée, des madriers, d’énormes briques rouges, des piquets porte-drapeau d’une marque, des rouleaux de gros fils de fer dont on se sert pour dégager les égouts, etc. Pour faire court, des obstacles de tout genre que les riverains s’octroient le droit, oui le droit, d’occuper sans que personne ne puisse réagir.
Un tableau sombre
Nous avons vu du côté de la rue qui fait face à l’hôpital militaire une bataille rangée entre un automobiliste qui voulait garer sa voiture et le tenant d’une boutique qui refusait que l’on stationne devant son local. De quel droit? En vertu de quelle décision ? Personne ne le sait. Essayez de déplacer un de ces obstacles qui défigurent le centre-ville, les cités et même les trottoirs et vous en aurez des nouvelles.
Indépendamment de ces aspects et comportements, il y a cette affreuse multiplicité des fautes que l’on commet dans les enseignes. Nos hôtes ont, sans aucun doute, commenté ces coquilles inadmissibles dans un pays touristique qui voit défiler des millions de visiteurs à longueur d’année. Ne parlons pas des drapeaux en lambeaux ou des enseignes qui ont perdu une ou plusieurs de leurs lettres. Quant aux trottoirs aux pavés disjoints, parsemés de crevasses, n’en parlons pas. Ces trottoirs servent assez souvent de lieux de stockage pour… l’eau minérale et… le lait ou les boissons gazeuses. Il serait quand même utile de soulever le cas des arbres, surtout des palmiers, que l’on oublie de tailler et dont les branchages qui pendent, ressemblent à des larmes qui n’en finissent pas de couler. Un tableau sombre bien-sûr, mais c’est malheureusement le reflet de ces négligences que l’on relève en parcourant nos villes. Ces villes appelées à recevoir nos hôtes, pour lesquels nous devrions leur montrer où ont vécu et vivent encore ces Tunisiens et Tunisiennes qui raflent partout dans le monde et dans bien des domaines techniques ou scientifiques, des médailles et des diplômes qui récompensent leurs mérites. Voilà pourquoi nous pensons sincèrement que le tourisme est un des secteurs les plus délicats qui soient. Il ne se limite pas à l’accueil à l’aéroport et dans les hôtels, mais touche des secteurs qui ne lui sont absolument pas étrangers. Un pays, qui a choisi que le tourisme devienne une industrie, un moyen de faire vivre des centaines de milliers de personnes, ne se limite pas de ce fait à ces contingences réduites à leurs plus simples expressions. De toutes les manières, il n’est jamais trop tard de bien faire et de reprendre en main la situation.
Négligences !
Encore une fois, nous revenons à ce qui a été convenu lors de la première réunion du gouvernement. Toutes les futures actions à entreprendre seront collégiales. Cela signifie que cela n’a rien à voir avec ces chevauchées fantastiques où prévaut le «chacun pour soi et Dieu pour tous». Il est impensable que l’on ne remarque pas un drapeau défraîchi, de tranchées dans une chaussée, des trottoirs transformés en parcours des combattants, des enseignes demi-éteintes, avec des lettres qui ont rendu l’âme ou des noms de rues ridiculement traduits, etc.
Ce genre de négligences se multiplie. Le citoyen le remarque et risque d’agir conformément à la léthargie des responsables des lieux, ces municipalités qui ont le devoir de tout remettre en ordre. Cela nous rappelle un procès intenté par le citoyen d’un pays où ce genre de négligences se paye. Une crevasse dans la chaussée a été la cause de la détérioration de la fusée de direction de sa voiture. Ce procès intenté à la municipalité avait défrayé la chronique. Les juges lui ont donné raison, parce qu’il avait fait valoir, qu’il payait sa taxe de roulement et par conséquent celui qui est responsable de l’entretien de cette rue doit payer les dégâts.
Nous n’irons pas jusque-là, mais le toilettage continu, régulier, périodique, de nos villes, villages et autres lieux publics est d’une haute importance pour des pays dans lesquels le tourisme est une industrie. Des unités de la police municipale ou autres devraient sillonner, quotidiennement en des rondes régulières, ces passages obligés qu’empruntent nos hôtes, pour mettre de l’ordre, signaler les détériorations du mobilier urbain, les pannes des feux de croisement, imposer la rigueur des lois en vigueur et surtout faire en sorte que chaussées et trottoirs dégagés, nets et propres soient publics et que l’on est dans l’obligation de respecter. Il est temps, en effet, de punir et de sanctionner les contrevenants. Indépendamment de cet aspect de la question, le citoyen tunisien est aussi en droit d’exiger un milieu ambiant sain, propre, correctement entretenu.