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Le candidat Abdelkarim Zbidi sur la chaine «Hannibal TV» : Révélations et accusations

Révélations fracassantes, graves accusations et passages émotionnels, c’est ce que nous pouvons retenir de la récente interview télévisée de Abdelkarim Zbidi, candidat à la présidentielle anticipée et ministre de la Défense, diffusée sur Hannibal TV.

Plus de place pour les lacunes communicationnelles ni pour la réserve politique, Abdelkarim Zbidi nous a montré son nouveau visage, celui d’un candidat «féroce» au scrutin présidentiel. Optant pour un discours direct, sans indiscrétions, ni réserve et retenue longtemps imposées en raison de son poste sensible en tant que ministre de la Défense, il a même fait des révélations et des accusations plus qu’étonnantes. En fait, le candidat a tout déballé sur le plateau télévisé de Hannibal TV et est allé même jusqu’à évoquer un coup d’Etat en Tunisie, lors de ce qu’on appelle le «jeudi noir».

Evoquant les évènements qui ont marqué la journée de ce 27 juin 2019, marquée par la rumeur du décès du président de la République et deux attentats terroristes au cœur de Tunis, le candidat à la présidence a révélé que le pays avait frôlé une tentative de coup d’Etat suite à la propagation de cette rumeur. Zbidi a même déclaré qu’il avait l’intention de «bloquer» le Parlement par des chars de l’armée nationale afin d’empêcher certains députés de se réunir et «se retourner contre la légitimité». «Nous avons également pris cette décision afin de protéger la Constitution et le pays», a-t-il ajouté. Face à l’étonnement de l’interviewer, Zbidi a affirmé qu’il était prêt à tout pour protéger la légitimité. «A ce moment, j’ai dû intervenir pour mettre fin à ces rumeurs. J’ai même mis en garde le chef du gouvernement pour cesser les tapages. Je l’ai même prévenu que l’armée empêcherait toute réunion au Parlement, mais qu’il n’y aurait aucun coup d’Etat militaire, ni législatif et il était tout à fait d’accord», révèle Abdelkarim Zbidi. Selon ses dires, tout a commencé après la rumeur du décès du président de la République, ce qui a posé la problématique de la vacance au niveau du poste du président et la question de la vacance provisoire ou définitive, et certains ont voulu s’approprier le pouvoir.

Dans cette apparition médiatique, le candidat à la présidentielle était fidèle à lui-même en réitérant sa neutralité politique. Rappelant qu’il est un candidat impartial, équidistant de toutes les coalitions politiques, il a affirmé qu’il accepte, par contre, tout soutien politique, de toutes les parties même des hommes d’affaires, comme Kamel Eltaïef. Dans ce sens, Abdelkarim Zbidi a assuré qu’il n’est pas le candidat de la famille Caïd Essbesi, précisant qu’il n’a vu Hafedh Caïd Essebsi qu’une seule fois avant le malaise du président, et qu’il ne connaît aucun autre membre de sa famille. «Je peux assurer que je ne suis, aucunement, le candidat de la famille».

Accusations et attaques

Abdelkarim Zbidi a surtout opté pour un discours «hostile» à l’autre candidat Youssef Chahed et son ancien chef du gouvernement qu’il a accusé d’avoir exploité les appareils de l’Etat pour mener sa propre campagne électorale. «On m’accuse d’avoir exploité le ministère pour me porter candidat, mais c’est plutôt le parti au pouvoir qui est en train d’exploiter les différents rouages de l’Etat pour mener sa campagne, d’ailleurs Youssef Chahed a déjà lancé sa campagne électorale il y a quelques mois et plusieurs ministres de Tahya Tounès y ont contribué», a-t-il déclaré. Dans ce sens, Zbidi a également accusé Chahed d’avoir ordonné un mouvement partiel dans le corps des gouverneurs dans l’unique but de « s’assurer de leur soutien avec pour instructions de soutenir sa campagne présidentielle». «Youssef Chahed a utilisé un avion militaire et une voiture blindée dans des visites sans aucun rapport avec ses activités gouvernementales», a-t-il encore ajouté. 

Evoquant sa démission du ministère de la Défense, Zbidi a confirmé qu’il l’a présentée au président de la République, mais ce dernier l’a refusée et l’a appelé à « plus de patience». «Ma démission du ministère a été refusée, et j’ai dû demander un congé pour mener ma campagne électorale, dans l’objectif de faire taire les voix qui m’accusent d’avoir exploité le ministère», a-t-il expliqué.

Concernant sa relation avec le parti Ennahdha, Abdelkarim Zbidi a rappelé qu’il se tient à la même distance de tous les partis politiques. «Ennahdha est une partie intégrante du paysage politique tunisien, mais ce parti a son projet, et j’ai le mien», a-t-il précisé.

Axant son intervention sur son vécu et expérience politique plutôt que sur son programme électoral durant cette interview, Zbidi a également évoqué sa forte relation avec le défunt président de la République, Béji Caïd Essebsi, estimant qu’elle était bâtie sur une confiance totale.

Pour ce qui est de ses programmes électoraux, le candidat à la présidentielle a affirmé qu’il proposera d’amender la loi électorale pour mettre fin, surtout, au phénomène du tourisme parlementaire et consacrera une partie des réunions régulières du Conseil de sécurité nationale à la question des assassinats politiques et à l’affaire de l’éventuel appareil secret d’Ennahdha. 

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