Bouchons monstres, voitures emportées par les flots, maisons inondées… Les dernières pluies torrentielles ont donné lieu à des scènes apocalyptiques
Torrentielles, diluviennes… Ces qualificatifs suffisent peu à décrire l’ampleur du phénomène climatique qu’on a pu observer mardi dernier en fin d’après-midi et qui ne semble que le prélude de ce que nous réserve l’avenir en termes de changements climatiques et de phénomènes climatiques extrêmes. Le ciel qui s’assombrit, présageant du pire, explosa en de lourdes trombes d’eau qui se sont abattues sur les cités et les quartiers. Ce sont des pluies exceptionnelles qui sont tombées en quelques heures prenant au dépourvu les riverains qui vaquaient à leurs occupations et les fonctionnaires qui rentraient de leur travail. La nature s’est déchaînée avec des paquets d’eau géants qui ont déferlé à toute allure, se transformant en un quart de tour en des torrents qui ont envahi les rues, les chaussées et les maisons.
Les conséquences sont désastreuses. Qui n’a pas vu sur les réseaux sociaux ces photos terrifiantes et ahurissantes de voitures emportées par les flots, ces intérieurs de maisons envahis par les eaux, ou celle de cette femme gisant par terre, électrocutée par un poteau électrique? Dans les zones copieusement arrosées par les pluies torrentielles, les averses ont généré un désordre indescriptible sur les routes, occasionnant des bouchons et des embouteillages monstres. Des automobilistes seuls, ou accompagnés pour certains par leur famille, ont été emprisonnés pendant plusieurs heures dans leurs voitures. Le sentiment de panique, de colère et d’exaspération et la crainte d’être braqué par des délinquants ont finalement poussé de nombreux occupants à s’extirper des véhicules pour achever leur trajet les pieds dans l’eau.
Pris dans le piège d’une circulation monstre !
Les énormes quantités d’eau qui ont balayé les trottoirs et dévalé sur les bas-côtés des artères et des chaussées ont rendu les voies, bretelles et artères impraticables. La GP8 entre Cebbelet Ben Ammar et l’échangeur de l’aéroport, la Route X entre la ville de l’Ariana et l’aéroport, l’avenue Yasser Arafat du pont du Lac jusqu’à l’aéroport, la Z4, la route X20… et d’autres voies étaient bloquées par les eaux et par des flux de voitures prises dans le piège d’une circulation monstre.
C’est dans le gouvernorat de l’Ariana, où les pluies ont été accompagnées par de grosses grêles, que le plus grand nombre de zones sinistrées a été relevé, mettant à nu les défaillances de l’infrastructure de base. Des cités et des quartiers ont été entièrement inondés par les eaux de pluie. Ne pouvant plus capter les quantités impressionnantes d’eau s’épandant de partout, des conduites d’égoût sous-dimensionnées et obstruées ont refoulé ces eaux, rejetant également les nombreux immondices et déchets dont se débarrassent les passants sur leur chemin et qui ont fini par s’accumuler dans les canalisations. Des habitants et des riverains ont bloqué les routes pour manifester leur colère face au laisser-aller des autorités locales, ajoutant aux difficultés de la circulation routière dans plusieurs points et zones du Grand-Tunis. Un riverain d’origine arianaise, habitant depuis de nombreuses années l’une des cités du gouvernorat, accuse le vieillissement et le manque d’entretien des réseaux d’eaux pluviales et des eaux usées d’être à l’origine des inondations importantes qui ont lieu dans des villes comme Ariana-ville, la Nouvelle Ariana ainsi que les cités d’El Andalus, El Istiklal, Ezzahra ainsi que de La Soukra, outre les arrondissements avoisinants à chaque fois que des pluies torrentielles s’abattent dans ces zones. «Ces réseaux qui datent des années soixante n’ont pas été réhabilités et entretenus depuis belle lurette», note le quinquagénaire qui pointe un doigt accusateur sur les autorités compétentes qui optent pour des solutions ponctuelles, en lançant, à chaque fois, des interventions de rafistolage consistant à procéder au curage des canalisations d’assainissement avant la saison des pluies ou après des inondations pour désengorger les conduites d’égoûts et faciliter le passage des eaux.
Ces solutions de facilité mises à rude épreuve par ces phénomènes climatiques extrêmes risquent de perdre de leur efficacité dans les années à venir, ce qui devra conduire finalement le ministère de l’Equipement, les municipalités, l’Onas et toutes les parties concernées à coordonner davantage leurs actions afin d’adopter des mesures efficaces et durables. Auquel cas, cette nouvelle catastrophe et celle survenue l’an passé à Nabeul risquent d’être le début d’une longue et interminable série noire !
Jimmy Trabelsi
15 septembre 2019 à 12:33
Need to invest in the crumbling infrastructure’s.
Its election day make sure they do there job ??