Accueil A la une Conseil national des régions et des districts, session de dialogue avec le ministre de l’Intérieur : Khaled Nouri interpellé sur le terrain social et sécuritaire

Conseil national des régions et des districts, session de dialogue avec le ministre de l’Intérieur : Khaled Nouri interpellé sur le terrain social et sécuritaire

Le passage du ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, devant le Conseil national des régions et des districts hier n’a pas été de tout repos. Très au fait des réalités locales, les membres du Conseil ont saisi cette occasion pour relayer, avec insistance, les doléances des citoyens, tout en mettant en avant les réussites et le professionnalisme des unités sécuritaires dans leur lutte contre le crime organisé.  

La Presse — Dans son allocution d’ouverture, le président du Conseil national des régions et des districts, Imed Derbali, a salué les efforts des unités sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme, la contrebande et la traite des êtres humains. Il a affirmé que la sécurité garantit la liberté, et non l’inverse, insistant sur le respect de la loi comme fondement d’un État stable et juste.

Il a souligné que tout projet de développement repose sur l’engagement du ministère de l’Intérieur, condition indispensable à la stabilité et à l’attractivité des investissements. Réaffirmant l’irréversibilité du processus engagé depuis le 25 juillet, il a appelé à l’unité nationale pour faire réussir ce projet.

Enfin, il a mis en relief la restauration de la souveraineté nationale grâce au Président Kaïs Saïed, qui a permis à la Tunisie de reprendre sa place sur la scène internationale avec des institutions solides et fidèles à la volonté populaire.

Les députés tirent la sonnette d’alarme

Primes non versées, services de base déficients et manque d’équipements dans les postes de police. C’est le constat soulevé par la majorité des députés. Ces derniers ont exposé une série de doléances exprimées par les citoyens et les représentants locaux. Les principales préoccupations portent en particulier sur le retard récurrent dans le versement des primes destinées aux représentants locaux, les pénuries d’équipements dans les municipalités, la faiblesse des services de base (eau, sécurité, environnement), ainsi que les défis inhérents à la présence sécuritaire dans certaines régions économiquement stratégiques. Ils ont également dénoncé l’absence de la police municipale, la multiplication des coupures d’eau en pleine canicule, les lenteurs administratives et l’anarchie urbaine.

À ce propos, Fethi Maâli a salué les efforts des forces de sécurité dans la lutte contre le crime, tout en appelant à une amélioration des services municipaux dans la région de Gabès et à la création de nouvelles municipalités. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les postes frontaliers en équipements et véhicules tout-terrain.

Toutefois, il a souligné l’absence d’un poste de police dans des zones économiquement importantes, ainsi que la précarité des postes de Kebili nord et sud. Il a aussi demandé l’intensification des rondes policières autour des établissements scolaires et a dénoncé le retard dans le versement des primes aux représentants locaux.

Tout en félicitant les unités sécuritaires, Belgacem Yakoubi a demandé une révision des autorisations de permis de chasse et a plaidé pour le retour de la police municipale. De son côté, Mohsen Ben Salem s’est indigné contre les coupures d’eau fréquentes à Douz, surtout en cette période de canicule, provoquant la colère des habitants.

Il a aussi dénoncé le retard accusé dans le versement des primes aux députés et appelé à la mise en place d’un nouveau cadre régissant les activités des délégués. Il a également remis en question la disparition de la police environnementale et a plaidé pour la mise à disposition d’un hélicoptère pour les urgences dans les régions sahariennes.

Ali Mejri, évoquant la situation à La Manouba, a mis en avant plusieurs problèmes : non-versement des primes, insuffisance des équipements pour les conseillers locaux, dépassement de pouvoir par certaines autorités exécutives et marginalisation des conseils locaux et régionaux. Il a appelé à intensifier les rondes sécuritaires pour freiner la propagation de la drogue.

Appel à contrer ceux qui tentent de déstabiliser le pays

Pour sa part, Nawres Hichri (Nabeul) a dénoncé l’absence de locaux adaptés pour les représentants locaux et le non-versement des primes. Elle a proposé l’installation de caméras de surveillance aux grands ronds-points et devant les établissements scolaires, afin de remplacer la présence physique jugée dégradante des agents. Elle a également réclamé des mesures contre l’occupation anarchique des trottoirs et un meilleur équipement des municipalités.

Dalel Lamouchi a dénoncé ceux qui propagent des rumeurs pour semer la zizanie dans le pays. Elle a demandé l’application des sanctions sévères contre ces individus et souligné la responsabilité de certains délégués qui, selon elle, nourrissent les discordes entre citoyens et structures locales, menaçant ainsi la paix sociale et les projets présidentiels.

Enfin, Samir Hasnaoui a plaidé pour une amélioration des conditions de travail des agents de la Garde nationale. Il a dénoncé la dégradation des conditions dans les postes de police et critiqué la faible performance des secrétaires généraux dans les municipalités, devenus selon lui un maillon faible. Il a aussi mis en cause certains délégués qu’il accuse d’être à l’origine de conflits. Il a surtout insisté sur l’urgence de réduire les délais d’attente pour l’obtention de documents administratifs comme le passeport ou la carte d’identité, rappelant qu’il s’agit de droits fondamentaux, et non de privilèges.

Plan national pour réduire les accidents de la route

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a évoqué les efforts de son département visant à introduire les nouvelles technologies dans le travail sécuritaire en vue de conférer plus d’efficience et d’efficacité aux décisions prises. Rappelant les efforts pour la mise en circulation du passeport et de la carte d’identité biométriques. Le ministre a dévoilé un «plan national intégré de sécurité routière». Ce plan vise à réduire le coût exorbitant supporté par la communauté nationale en raison des accidents de la route, avec pour objectif de les diminuer de 50% d’ici 2034.

Le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a présenté un plan national en trois phases visant à réduire progressivement les accidents de la route: -10% d’ici 2027, -25% d’ici 2030, et plus de -50% à l’horizon 2034. Cette stratégie repose sur le traitement des causes principales des accidents, une réforme législative en matière de sécurité routière, et une application rigoureuse des lois. Elle prévoit aussi l’intensification des contrôles sur le terrain, l’élargissement du système de radars, la numérisation des outils de surveillance et l’exploitation des données statistiques pour des interventions ciblées.

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