Sur le terrain, les choses ne donnent pas l’air d’avancer et les négociations pour le choix du futur chef de gouvernement semblent tourner en rond, n’évoquant que des noms sans lien avec les impératifs de réforme. Sachant, de plus, que même les formations politiques concernées ne sont pas vraiment définies. A part la participation certifiée de la coalition Al Karama dont le programme de campagne électorale est plutôt un discours de rupture.
Les déclarations se succèdent et les commentaires s’amplifient au sujet du futur gouvernement sans que l’on n’avance ne serait-ce que d’un iota, alors que les Tunisiens attendent toujours qu’on les rassure sur l’avenir de la gouvernance du pays et la nature des réformes envisageables.
L’on sait que le nouveau chef de l’Etat veut booster une décentralisation institutionnelle susceptible d’encourager l’initiative régionale en matière de création d’entreprises et d’emplois, notamment en faveur des jeunes qui l’ont porté au pouvoir. Mais personne n’aborde le programme gouvernemental appelé à combattre la crise économique et financière qui est la source de l’insatisfaction générale.
En fait, rien ne filtre des véritables intentions du parti arrivé premier aux élections législatives quant à la portée programmatique du gouvernement envisagé. Un gouvernement que l’on attend avec impatience, surtout que le budget définitif de l’Etat doit lui revenir ainsi que la Loi de finances pour 2020.
Sur le terrain, les choses ne donnent pas l’air d’avancer et les négociations pour le choix du futur chef du gouvernement semblent tourner en rond, n’évoquant que des noms sans lien avec les impératifs de réforme. Sachant, de plus, que même les formations politiques concernées ne sont pas vraiment définies. A part la participation certifiée de la coalition Al Karama dont le programme de campagne électorale est plutôt un discours de ruptures.
Or, il est nécessaire d’obtenir le consentement d’un strict minimum de 109 députés engagés derrière le nouveau cabinet ministériel en formation.
Est-ce pour cela qu’Ennahdha s’attache à convaincre Tahya Tounès de participer à la formation de ce gouvernement? Ou bien veut-il s’assurer de garantir une certaine continuité dans la gestion des affaires du pays qui rappelle ce souci de stabilité gouvernementale évoqué lors de l’appui accordé à Youssef Chahed comme chef du gouvernement. Un Youssef Chahed qui se fait discret mais qui est toujours là aux commandes.
Ennahdha qui a pris la décision de se réserver la présidence du gouvernement, mais sans trancher sur le nom de celui qui en sera investi, ne montre pas de souci majeur concernant les orientations qu’il adoptera. Et il se trouve qu’au terme de neuf ans de tergiversations et de mauvaise gestion auxquelles ce parti a, quoi qu’il en soit, été associé, il est urgent qu’une nouvelle politique soit annoncée. Mais laquelle ?
En réalité, ni les partis ni les quelques personnalités en vue n’ont proposé d’alternative, et c’est en fait à de simples correctifs que l’on aura recours. Sachant que l’Etat devra faire valoir son autorité et son attachement aux valeurs cardinales et au droit. De sorte qu’il serait utile que Rached Ghannouchi implique dans la conception des options d’avenir le maximum de partis et courants. Et que le gouvernement se construise de manière rationnelle sur la base des objectifs de réforme et non des clivages idéologiques qu’encouragent certains nouveaux élus.
D’où la nécessité de veiller à dénicher une ossature de personnalités capables de réveiller le pays en lui évitant toute cassure. Des personnalités politiques en équipe polyvalente communicante déterminée, autour d’orientations programmatiques annoncées et bien assumées. Au lieu de cette course aux «oiseaux rares» qui risque de n’enfanter qu’une souris.