Le ministère des Affaires culturelles a annoncé que le Festival international de Carthage et le Festival international de Hammamet ont été reportés à l’année prochaine. Soit ! Mais pour certains artistes tunisiens, la nouvelle est tombée un peu de manière abrupte et tout le monde s’est demandé pourquoi pas essayer au moins pour une fois ces festivals avec une production 100% tunisienne, comme cela a été annoncé au début. C’était le moment ou jamais !
Le musicien Riadh Fehri pense que ce ne sera pas facile, du moins pour les spectacles musicaux « Je trouve que c’est peut-être mieux puisque techniquement, ce sera impossible de faire autant de soirées avec autant de chanteurs tunisiens avec si peu de musiciens », dit-il. « En fait, nous avons beaucoup de chanteurs tunisiens qui peuvent honorer Carthage ou Hammamet, mais le nombre de bons musiciens qui vont les accompagner est si réduit qu’ils n’auront pas le temps de faire des répétitions avec tous les chanteurs. Dans ce cas, on va se rabattre sur de mauvais musiciens et la qualité va en pâtir ».
Ce qui prouve aussi que même avec des artistes tunisiens, des problèmes d’organisation peuvent se poser, surtout que ces deux festivals auraient pu assurer, avec des pièces de théâtre tunisiennes, des films tunisiens ainsi que par d’autres spectacles, la tenue de ces deux grands festivals. Dommage, à notre avis, puisqu’on aurait bien voulu voir si ces deux festivals peuvent bomber le torse avec des productions locales.
Ce sont les deux festivals qui dépendent du ministère des Affaires culturelles, les autres, organisés par des associations ou par des imprésarios, auront lieu avec les restrictions suivantes :
– Dans les espaces culturels fermés, les activités reprendront à partir de 14 juin 2020 avec un public ne dépassant pas 30 personnes.
– Dans les espaces ouverts, la reprise des manifestations culturelles et des festivals est possible à partir du 15 juillet 2020 avec un public ne dépassant pas 1.000 personnes et l’obligation du respect des consignes de protection (port du masque, distanciation sociale, répartition de l’audience en groupes de 30 personnes au maximum).
« Si les associations et les privés peuvent respecter les consignes, le ministère des Affaires culturelles peut les accompagner et ne peut pas leur interdire d’organiser des spectacles obéissant aux normes », a déclaré à La Presse Shaima Mzoughi, chargée de communication à Radio Mosaïque. « Il y a une réalité économique que nous comprenons. Au cas où l’état des lieux côté Covid-19 serait stable, on peut prendre d’autres décisions d’ici le 31 août ».
Pour les imprésarios, est-ce que ca sera rentable de limiter le nombre de billets à 1.000 ? La question reste ouverte et le ministère des Affaires culturelles serait en train de réfléchir au côté économique surtout qu’il s’agit d’aider les artistes et les musiciens en plus du soutien qu’il apporte à ces festivals.