Pour la énième fois, la municipalité de l’Ariana s’avoue vaincue face à l’invasion du commerce parallèle.
Pour de vieux habitants de la Cité des Roses, la ville de l’Ariana est tout à fait capable, en cas de tenue d’un concours international, de briguer la première place au hit-parade des villes les plus vulnérables au commerce parallèle. Certains pourraient rétorquer qu’il s’agit d’une boutade déplacée ou d’une plaisanterie de mauvais goût. Au fait, faut-il en rire ou en pleurer ? La question s’impose, car, à bien y penser, il y a du vrai dans cette «anecdote».
Vrai pour au moins deux raisons, à savoir :
Primo : ce phénomène a décidément la peau dure. A telle enseigne que chaque fois qu’on le mettait K.-O., il se remettait debout. Et dès qu’on le prenait pour mort,il rebondissait vite comme un lion blessé pour rugir de nouveau et reprendre du poil de la bête, plus menaçant que jamais. Et dire que ce «navet» absurde et frisant le ridicule ne cesse de se renouveler depuis les années 90, à coups d’interminables parties entre le chat et la souris, c’est-à-dire entre la municipalité de l’Ariana et sa désormais bête noire :le commerce parallèle. C’est, pourrait-on dire, comme dans un match de foot au cours duquel on échange les coups, on rivalise d’escarmouches, on se plante des buts pour, in fine, rentrer dos à dos. Soit, au bout du compte, tout à l’honneur dudit phénomène qui, à force de résister, donne l’impression d’être plus fort que… l’autorité de l’Etat !
Une énième démonstration de force
Pas plus tard que la semaine dernière, on en a eu une énième démonstration, lorsque les étals anarchiques, qu’on n’a plus revus depuis environ deux mois, ont brusquement repris, à la surprise générale, les espaces piétons qui étaient les leurs et qui ceinturent le marché municipal jusqu’au site dit «Souk Libya». Du coup, re-bonjour les dégâts :encombrement étouffant (aucun signe des… bavettes, de surcroît ), chaussées jalonnées d’ordures, circulation automobile impossible, denrées alimentaires exposées à la vente à ciel ouvert, prix incontrôlés, concert cacophonique de vendeurs vulgaires ,sales et arrogants et tout le bazar !
En face, c’est l’inévitable silence radio des autorités régionales et locales qui semblent, du moins pour le moment, se plaire dans le rôle de spectateur passif et insouciant. Questions :pourquoi ces autorités ont-elles, encore une fois, laissé des plumes dans ce combat ? Par quoi expliquer ce relâchement? La… horde des propriétaires et gérants des étals anarchiques est-elle invincible ? Bénéficie-t-elle, quelque part, de points d’appui solides et influents ? A-t-on pensé à ces malheureux commerçants exerçant légalement à l’intérieur du marché municipal et qui assistent, impuissants et inconsolables, à la folle envolée de leur manque à gagner, lourd de conséquences quant à leur capacité d’honorer les échéances des crédits bancaires et des taxes municipales ?