Accueil Société Suspension de la production de pain à partir du 15 novembre : Les boulangers dans l’impasse

Suspension de la production de pain à partir du 15 novembre : Les boulangers dans l’impasse

Les boulangers organisent demain, dimanche, une grève génèrale, et ce, pour exprimer leur ras-le-bol. Les boulangeries dans les différentes régions du pays arrêteront leur activité.    

Plus de 3.200 boulangers dans tout le pays, dont 1.100 sur le Grand-Tunis  revendiquent la régularisation de leur situation professionnelle. Ils ont fait entendre leur voix haut et fort, mais  en vain, dans la mesure où les responsables n’ont pas prêté une attention particulière à leurs doléances. Dans ce contexte, M. Razi Barbouch, président de l’Utica régionale de Tunis et membre de la Chambre régionale des boulangers, a révélé que la suspension de la production de pain et ses dérivés s’opérera à partir de demain dimanche 15 novembre,  pour une durée de trois jours.

Ce mouvement social intervient suite à la non-réaction de l’Etat après la publication d’un préavis de grève par la Chambre nationale des boulangers. Les revendications des professionnels du secteur s’articulent autour de deux principaux points, à savoir le versement du montant de la subvention qui n’a pas été faite pendant plusieurs mois et la publication de la loi signée entre l’Utica  et le ministère du Commerce sur le Journal officiel de la République Tunisienne (Jort) pour mieux organiser le secteur de la production et de la distribution du pain.

Pas d’accord en vue

Un climat de tension prévaut dans le secteur depuis que les boulangers ont annoncé la possibilité d’organiser une grève. Les protestataires, qui ont des milliers de familles à leur  charge, ont mis l’accent sur l’impératif de régulariser leur situation, loin des tiraillements, conflits et querelles politiques.  Un des ouvriers d’une boulangerie appelle à la régularisation de sa situation, d’autant plus qu’il perçoit un salaire qui ne lui permet pas de  subvenir à ses besoins.

Il faut dire que cette période de pandémie a compliqué la situation de ces professionnels. D’où le cri de détresse lancé  par les boulangers. En effet, leur situation ne cesse d’empirer au fil du temps. « Toutes les promesses des gouvernements qui se sont succédé n’ont pas été réalisées. Notre situation est ambiguë …».

De son côté, M. Slah Rkik, président de la Chambre nationale du gouvernorat de Sfax, a expliqué que de nombreuses raisons sont  à l’origine de la décision relative à la suspension de la production de pain. Endettés, des professionnels ont été obligés de vendre leurs boulangeries, tandis que d’autres sont sous le coup de décisions judiciaires. Une telle situation est due, dans une large mesure,  au manque de coordination et à l’absence de solutions. D’ailleurs, depuis juin 2020, le comité en charge de la négociation entre les représentants du  secteur et le ministère du Commerce a travaillé de façon soutenue pour clarifier certains points qui se caractérisent par une certaine ambiguïté.

Après de nombreuses réunions, le dernier accord entre les deux parties n’a pas vu le jour,  compte tenu du différend entre les deux parties au sujet d’un ensemble de points importants.  L’un d’eux concerne le quota de blé. Pour améliorer la situation financière des boulangeries,  il faudrait un quota de 4,5 quintaux par jour. «Tant que le gouvernement ne trouve pas de solutions à nos problèmes, nous ne lâcherons pas prise », a conclu M.O., boulanger de son état.

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