L’humeur est maussade. Le temps est brumeux et le ciel est gris. Les couleurs du jour cadrent avec la situation qui prévaut dans le pays. Avec un vilain virus qui fait des ravages et plus de dix mille morts qui sont à déplorer à cause de la pandémie, les larmes coulent à flots. Mais la menace de voir plus d’amis, de proches, de voisins ou de parents succomber à la Covid-19 serre davantage les cœurs. Et pour cause, les lits de réanimation sont saturés. Le personnel de la santé est exténué. Et pour corser l’atmosphère, on sait que nous sommes à court de vaccins.
Mais en plein mois du Ramadan, le combat contre le coronavirus n’est pas l’unique souci des citoyens. En effet, les Tunisiens sont contraints de serrer la ceinture. Leur pouvoir d’achat s’érode à vue d’œil. Les conséquences économiques et sociales de la pandémie sont désastreuses pour la bourse des familles. Des emplois ont été perdus, des entreprises ont été fermées, des vies ont été brisées.
Tout cela se passe sous le regard médusé des hommes politiques. L’indifférence glacée qu’opposent nos gouvernants face aux souffrances du peuple est révoltante. C’est d’ailleurs ce qui explique leur impopularité chronique dans les sondages.
En effet, les clivages politiques l’emportent, pour eux, sur les priorités économiques. On continue à se livrer bataille alors qu’on danse sur un volcan. La faute incombe à qui ? A tous ceux qui ont glissé le mauvais bulletin de vote dans l’urne, le jour du scrutin. Oui il faut reconnaître qu’on a mal choisi nos élus. Pire encore, parmi eux, il y a même des personnes dangereuses qui ne font que précipiter la faillite de l’Etat. Le dernier acte en date nous en dit long sur ces députés pyromanes comme Rached Khiari qui a accusé le Chef de l’Etat et chef suprême des forces armées de «haute trahison». Cet élu avait prétendu, dans une séquence vidéo publiée sur sa page facebook, que le Président Saïed avait reçu des financements de parties américaines pour multiplier ses chances d’accéder à la magistrature suprême lors de l’élection présidentielle de 2019.
Après avoir visionné la vidéo de ce député, le dépit est réel parmi les citoyens qui ont fini par ressentir charnellement les attaques «injustes» dont est victime le Président de la République. Et même si les Etats-Unis ont affirmé n’avoir fourni aucun financement pour soutenir la campagne de Saïed lors de la présidentielle de 2019, l’on continuera à dézinguer le Président dans un pays où se prépare un cyclone qui risque de tout emporter dans son sillage.
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