CA | Avec toute la célérité requise : La course contre la montre est lancée !

Le Club Africain n’a d’autre choix que de rassembler, négocier, récolter, convaincre et surtout «dégainer» le chéquier dans les délais.

En dépit d’un sursaut en fin de compétition locale et d’une meilleure gestion des deniers de l’association par le bureau en place, le Club Africain sera de nouveau interdit de recrutement s’il ne boucle pas, dans les délais impartis, certains dossiers urgents. Lever la sanction de la Fifa dépendra donc de la capacité du CA à classer les affaires qui traînent telle que celle en rapport avec les salaires de son ancien défenseur ghanéen, Nicolas Apoku.  Antérieurement, ce dossier fut traité par le TAS qui a statué en faveur du «  Black Star » et enjoint le CA à régler 279.500 dollars,  dont 117.000 relatifs aux salaires impayés, ainsi que 100.000 dollars à titre d’indemnisation pour rupture de contrat,  le reste couvrant les intérêts et les frais de justice. Le joueur d’Udinese, prêté  à Amiens, avait été transféré au club italien en contrepartie d’un million d’euros sans pour autant lui verser son salaire. Voilà pour l’un des gros chèques à déposer par le CA en cet été, sachant que d’autres dossiers devront être traités avec toute la célérité requise, dead-line oblige. Globalement maintenant, le CA devra s’acquitter d’un montant de l’ordre de 12 millions de dinars d’ici au mois prochain. Ce qui exige de disposer d’une surface financière qui permette à terme d’assumer ses différents engagements financiers. Ce faisant, jusque-là, la direction clubiste s’active sur tous les fronts. Outre la mobilisation pour récolter des fonds, déjà, un dossier et non des moindres a été bouclé. Il s’agit du litige relatif au recrutement en 2018 des deux joueurs camerounais, Nicolas Song et Didier Yimga. Ainsi, après avoir indemnisé les deux joueurs, le CA, a dans la foulée, reçu une missive de la Fifa, l’informant du règlement officiel et définitif par la commission d’éthique de cette affaire. Au suivant comme on dit donc, et ce, après avoir  débloqué 500.000 euros en faveur de deux illustres inconnus qui n’ont même pas effectué la moindre séance d’entraînement avec le CA ! Ce dossier étant ficelé, c’est actuellement avec le soutien de son large  public, du concours de la FTF et de sa commission juridique, ainsi que des dons qui affluent dans le compte-caisse FTF Litige-CA (dont le dernier en date, celui de Hamadi Bousbia est de l’ordre d’un million de dinars)  que les Clubistes s’efforcent à solder ce qui doit l’être avant la date butoir.

Croissance et risque

En crise depuis des années, financière  surtout, le CA n’a d’autre choix que de brasser large, rassembler, récolter,  négocier, convaincre et surtout « dégainer » le chéquier dans les délais. Bien entendu, en cette période précise, un club populaire, tel que le CA, joue forcément de malchance, puisqu’à l’arrêt et plombé par la  pandémie (comme tout autre club), il ne peut bénéficier de la manne du guichet. Par le passé, les besoins de trésorerie étaient largement assurés par le fabuleux public clubiste. Il suffisait aux milliers de fans de garnir les travées du stade pour que la recette soit au rendez-vous, chaque week-end. Par le passé, le CA battait régulièrement tous les records au «  box-office ». Volet budgétaire, forcément, cela garantissait un projet de croissance continue. Et maintenant, place à l’austérité et à la rigueur sans laquelle le CA serait au bord du gouffre, ou du précipice plutôt. Cela a failli intervenir sous l’ère de l’ancien bureau. Un ancien exécutif  qui n’a pas identifié le risque colossal avec cet entêtement à faire le malin et à prendre le risque de tomber dans le ravin!  Recruter des joueurs algériens et leur octroyer des avances sans tenir de certificat international de transfert dans les mains. Lâcher les tauliers sous contrat, alors que leur apport sur le terrain ne fait pas l’ombre d’un doute. Jouer avec les nerfs des supporters, prêcher dans le désert, et, surtout, diviser pour mieux régner. Si  la crise n’a pas épargné le CA, les dirigeants de la saison passée n’ont rien fait pour tenter de la désamorcer. Ils n’ont fait qu’attiser la colère autour du CA, allant à contre- courant et s’employant la plupart du temps à se dédouaner de toute responsabilité.

Vaste programme

Passons ce triste épisode de la vie du club et retrempons-nous dans le quotidien. Il va sans dire que même si le CA bénéficie actuellement d’une certaine mansuétude de la part des fans, en l’état, dans l’optique de la prochaine saison, disposer à nouveau d’un effectif  de joueurs réduit à sa plus simple expression passerait très mal auprès des supporters. Rappelons à cet effet qu’outre les sommations diverses, l’anticipation et la gestion de certains litiges contractuels,  les anciennes factures qui s’amoncellent, les dépenses de fonctionnement à gérer et les rémunérations à payer, le CA doit sera aussi confronté à la réalité des joueurs en fin de contrat. Renouveler les mandats de certains. Trouver une porte de sortie honorable pour d’autres sans léser le club, et surtout « blinder » les contrats des joueurs prometteurs afin de ne plus être confronté au « scénario » Chiheb Laâbidi à l’avenir. Vaste programme ! Récemment, la Fifa a informé le Club Africain qu’il doit verser à une agence d’événementiel la bagatelle de 1.5 million de dinars pour engagements non tenus en rapport avec un match-gala qui devait avoir lieu entre le club de Bab Jedid et le FC Valence. La direction clubiste avait fait marche arrière à l’époque sans évaluer les risques inhérents. Voilà comment l’ancien bureau a géré un CA qui paie la crise au prix fort.

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