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«Ecoconseiller communal» : Monsieur écologie !

L’initiation de 11 formateurs-relais a pour objectif de généraliser, progressivement, le métier d’écoconseiller à toutes les communes du pays.

Ecoconseiller communal, un métier d’avenir dont certains pensent nécessaire d’en savoir plus pour l’inscrire dans l’organigramme administratif municipal. D’autres y voient, bien plus, une clé de voûte de l’œuvre écologique à laquelle s’adonne la région. Dans cette logique, le Citet, Centre international des technologies de l’environnement de Tunis, avait beaucoup misé sur le renforcement des compétences en la matière, en initiant, depuis 2019, un projet de formation d’un noyau dur auquel est confiée la formation des futurs écoconseillers communaux. Ainsi, la première promotion bénéficiera, bientôt, d’un cycle pilote de formation aussi poussée que spécialisée. 

Qu’est-ce qu’un écoconseiller ?

Cette initiative fut ainsi lancée avec le concours de l’Institut belge d’Eco-conseillers (IEC), aguerri d’une expérience de trois décennies. Son directeur, Augustin Joiris, intervenu en visioconférence, depuis son département à Namur (Bruxelles), a souligné que ce métier pourrait changer les mentalités par rapport aux questions environnementales. Une telle coopération semble de nature à faire apprendre des prérequis préalables à l’exercice de ce nouveau métier. Ses défis et enjeux ont été aussi débattus et développés au cours d’une journée d’information, tenue mercredi dernier au Citet. L’adaptation de ce métier au contexte tunisien demeure une pierre angulaire, soit le gage de son succès.

Qu’est-ce qu’un éco-conseiller ? «Un fonctionnaire-relais entre le conseil municipal, le citoyen et la société civile. Au-delà de sa vocation principale, il assure la formation, le coaching et la communication, à même de faciliter la réalisation des projets environnementaux sur le plan local», définit, en ces termes, Mme Kmaira Ben Jannet, directrice générale du Citet. Pour que ce nouveau corps puisse jouer pleinement son rôle, il convient, ultérieurement, de l’institutionnaliser. « Et là, ce sera une deuxième étape à y penser sérieusement», souligne-t-elle.  Soit lui concéder une loi l’organisant. Ceci étant, pour ne pas reproduire la même erreur du passé : la police de l’environnement. Ce corps, créé en 2017, n’est pas jusqu’ici régi par un cadre légal propre à lui. Ses agents n’ont pas non plus, un statut qui détermine leurs droits et obligations. Bref, la police de l’environnement n’a pas réussi à changer la donne.

Quel profil ?

L’initiation de 11 formateurs-relais, en tant qu’un noyau dur, puise dans le sens de généraliser, progressivement, le métier d’éco-conseiller à toutes les communes du pays. «L’objectif est d’y avoir un interlocuteur écologiste dans chaque administration communale», espère le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Kamel Doukh, qui a assuré l’ouverture des travaux de la manifestation. Profils et prérogatives, on en parlera après. Peut-être qu’on va s’inspirer du modèle belge, une success-story, pour l’adapter au contexte tunisien, suggère-t-il, a priori. L’essentiel pour lui est d’entamer sa mise en place au sein des communes. « En fait, ce n’est qu’un début, le reste suivra», conclut le ministre. Faouzi Hamouda, chargé de communication au Citet vient de nous mettre dans le vif du sujet. Il s’est focalisé sur l’ancrage du métier de l’éco-conseiller en Tunisie, soit la réalité et les perspectives d’une spécialité nouvelle. En Belgique, elle est en vogue, depuis une trentaine d’années. Ce qui a fait de l’IEC une école de formation au sein d’un Réseau éco-conseil international (Reci) auquel adhère, désormais, la Tunisie. M. Hamouda définit ce métier comme un médiateur.

L’avis des communes

Sur ce métier, les communes ont leur mot à dire. Fadhel Moussa, maire de l’Ariana, s’est étalé sur l’intérêt qu’il y a d’instituer un corps «Monsieur écologie». Le comment et le pourquoi d’un tel métier maintenant. Pour enchaîner, l’homme s’est posé, ici, autant de questions : un écoconseiller communal pourra-t-il être, véritablement, utile ? Ne s’ajoute-il pas à quelque chose qui existe déjà ? En quoi consiste sa valeur ajoutée pour améliorer la situation ? Dans sa réponse, M. Moussa va dans le sens qu’au sein de la société civile, on peut trouver le profil idoine à ce poste, à condition qu’on lui assure la formation appropriée.

Mais quel sera le statut d’écoconseiller dans une commune ?, s’interroge-t-il, en conclusion, convaincu de la nécessité d’un tel métier. Un avis entièrement partagé par son homologue Mohamed Bougataya, maire de Ben Arous. «Une telle compétence qui va nous guider et nous accompagner à réussir l’équation pollueur-payeur, mais aussi celle d’une municipalité conforme aux normes écologiques est une nécessité inscrite dans le cadre du changement que connaît le pays actuellement », s’exprime-t-il, pariant sur de nouveaux profils communaux qui puissent faire bouger les lignes. Somme toute, être au chevet du citoyen.

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