Dans l’optique du Sommet onusien qui se tiendra à Rome en septembre 2021, ce dialogue apporte une nouvelle vision pour la Ville de Tunis, sur son système alimentaire. Un enjeu de sécurité alimentaire et sanitaire de taille.
La municipalité de Tunis, en coopération avec le bureau de Tunis de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU Habitat) et le Bureau du Coordonnateur résident des Nations unies en Tunisie ont organisé la semaine dernière, dans un hôtel de la place, un forum pour présenter les résultats du dialogue sur la ville. Ce dernier intervient en préparation du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires de 2021 qui doit se tenir en septembre 2021, et selon le dialogue virtuel indépendant de la Ville de Tunis, qui a été organisé sous le slogan «Vers des systèmes alimentaires urbains sains, flexibles et inclusifs pour la Ville de Tunis».
Ceci, compte tenu de l’importance de ce forum, qui conduira à l’adoption de recommandations et d’orientations qui ont été adoptées dans le cadre d’un processus participatif auquel ont participé tous les départements et autorités concernés, ainsi que les représentants de la société civile actifs dans ce domaine.
Favoriser un meilleur système alimentaire
Pour revenir au contexte, M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a convoqué, dans le cadre de la Décennie d’action pour réaliser les objectifs de développement durable d’ici 2030, un Sommet sur les systèmes alimentaires prévus pour septembre 2021, marquant le lancement de nouvelles mesures audacieuses pour progresser dans la réalisation de chacun des 17 objets de développement durable.
Ceux-ci dépendant tous à des degrés divers de la mise en place de systèmes alimentaires plus sains, plus durables et équitables.
Ce Sommet, qui sera précédé d’un pré-sommet en juillet 2021 à Rome, constitue une opportunité d’impliquer tous les citoyens en tant que parties prenantes des systèmes alimentaires, et d’apporter des réponses concrètes aux systèmes alimentaires mondiaux. Le Sommet sur les systèmes alimentaires reflète le besoin urgent de changement global. Garantir l’accès de tous à des aliments sains et nutritifs, passer à des modèles de consommation durables, stimuler une production respectueuse de la nature, promouvoir des moyens de subsistance équitables, renforcer la résilience face aux vulnérabilités, aux chocs et au stress. Voilà des défis qu’il faut relever.
«Le Sommet fera prendre conscience au monde que nous devons tous œuvrer de concert pour transformer les modes de production, de consommation et de pensée dans le domaine alimentaire», poursuit le communiqué de presse remis par les organisateurs de l’événement à l’assistance.
Rétablir un contact direct producteur-consommateur
Dans un même son de cloche, M. Arnaud Peral, coordonnateur résident des Nations unies en Tunisie, développe le bouleversement attendu dans le rapport entre le consommateur et le producteur lorsqu’on l’aborde : «Je fais référence aux défis extraordinaires que nous avons à créer et recréer un système entre le producteur et le consommateur. Les cycles sont devenus plus élargis, plus étendus, plus connectés entre le producteur et le consommateur. Parce qu’on a des cycles de transformation dans l’industrie agroalimentaire, le producteur vend à un intermédiaire qui vend à une chaîne de transformation qui va ensuite transporter le produit à un hypermarché. L’acheteur va finalement consommer un produit transformé par l’industrie qui va avoir un impact plus négatif sur la santé publique des consommateurs. Par exemple, avec les produits industrialisés qui sont plus riches en sucre, en sel et qui vont avoir un impact négatif sur la santé provoquant notamment l’obésité. On ne permet plus via ce système au producteur d’avoir un contact direct avec le consommateur et du coup on coupe le lien du producteur avec le consommateur à part sur les marchés quand on achète des produits frais».
M. Péral affirme que c’est un phénomène global qui touche une majeure partie du monde et n’est pas spécifique à la Tunisie. De façon générale, il considère qu’il faut recréer le lien producteur et le consommateur et les conditions favorables d’accès du producteur au consommateur.
Les groupes de discussion ont concerné d’abord la nutrition et la santé pour les citoyens de la Ville de Tunis. Dr Amor Ennifas a présenté un exposé dans lequel il a évoqué les défis et les enjeux d’un nouveau système alimentaire durable et proposé des idées pour le promouvoir. Il a évoqué également le rôle et la promotion de l’agriculture urbaine et périurbaine. «Quel rôle de l’économie sociale et solidaire dans la transformation des systèmes alimentaires urbains?», fut le thème du quatrième groupe de discussions. Enfin le dernier volet a concerné le gaspillage alimentaire et la gestion des déchets alimentaires.