La priorité des priorités

Dans la foulée de la pandémie de Covid-19 qui a fait des milliers de décès et de contaminés, mettant à nu et démasquant, chaque jour, les tares et les insuffisances dont souffre le système national sanitaire et aussi les dysfonctionnements et les erreurs, voire les errements qui ont marqué la stratégie nationale de lutte contre le virus et celle de vaccination qui bat toujours de l’aile en dépit des millions de doses qui «parviendront de partout dans les prochains jours», la question que les Tunisiens se posent en chœur est la suivante : «L’heure n’a-t-elle pas encore sonné pour que nos politiciens décident de mettre de côté leurs différends et leurs tiraillements, somme toute légitimes et acceptables dans un régime démocratique fondé essentiellement sur la liberté d’opinion, pour convenir d’une trêve politique d’une durée déterminée dans le but de combattre, ensemble et en rangs aussi serrés que possible, le fléau? Autrement dit, est-il possible pour nos politiciens au pouvoir et dans l’opposition et aussi pour les acteurs les plus actifs de la société civile de comprendre que les grandes problématiques, à l’instar de l’instauration de la Cour constitutionnelle, de la révision du code électoral et la mise en œuvre d’un nouveau système politique ou la révocation du Chef du gouvernement et son remplacement par une autre personnalité qui remporterait l’aval de Carthage et la bénédiction du Bardo constituent des dossiers qui peuvent attendre, dans le sens qu’il existe d’autres problèmes à résoudre impérativement et qui bénéficient de la priorité absolue dans le registre des préoccupations nationales. Certes, le rétablissement du dialogue entre le Président de la République et celui du Parlement est à saluer, même si ses résultats tardent à venir, certes également l’ensemble des acteurs politiques et sociaux cherchent, à des degrés divers, à surmonter les difficultés qui les éloignent toujours de la solution tant espérée, celle du dialogue et de la concertation, il reste toujours pour les Tunisiens qu’il est un devoir patriotique de la plus grande importance et d’une urgence avérée d’opter pour le choix d’une approche consensuelle dont les objectifs tendront à faire sortir le pays, prioritairement, de la crise sanitaire où il s’est enlisé.

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