veillées ramadanesques : Quand «Monsieur Météo» gâche la fête des cafetiers

Pratiquement tous nos cafetiers sont maintenant inconsolables. Et pour cause : le mauvais temps qui a sévi ces derniers jours, par vents, pluies et froid interposés. Une surprise fort désagréable, dans la mesure où ils s’attendaient à tout, sauf à voir l’hiver jouer les prolongations. Ainsi, cafés et salons de thé, de différents standings, ont dû, la mort dans l’âme, se passer de leurs terrasses qui faisaient le plein au cours de chaque veillée ramadanesque. Dans certains établissements, l’effet fut également désastreux, à travers la chute du nombre de noctambules que le retour subit de la saison hivernale a obligés à veiller at home. «Une bonne partie de ma clientèle s’est évaporée dans la nature», gémit le propriétaire d’un café situé à l’Ariana. «D’où, ajoute-t-il encore plus abattu, une baisse de 50% de mes recettes quotidiennes. Irrécupérable».
Pour un autre, le constat est non moins amer. Ecoutons-le. «Quand il faisait beau jusqu’ici, j’affichais complet, chaque nuit, au point de refuser gentiment du monde. Or, depuis que l’hiver s’est réinstallé, je ne remplis plus mes tables dont plus de la moitié se sont, du coup, désespérément vidées. Mais, que voulez-vous que j’y fasse? Seigneur météo en a voulu ainsi». Le «revers de la médaille» est également visible dans d’autres cafés qui, a-t-on constaté, ont dû réduire sensiblement leurs importantes commandes quotidiennes en sucre, en thé, en café, en eau minérale et en boissons gazeuses, alors que la consommation de la chicha, d’habitude prospère, voire record, en a pâti. «Tout cela, parce que nos clients, dissuadés par le mauvais temps, ne viennent plus, préférant rester à la maison», se morfond un cafetier qui, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, a tout de même émis le vœux de voir l’orage passer et le beau temps reprendre du poil de la bête. Et ce manque à gagner imprévu? «Qu’à cela ne tienne», répond courageusement et fair-play notre interlocuteur qui, tout en imputant ce désagrément aux risques du métier et à la volonté de Dieu, estime qu’il y aura toujours d’autres occasions pour… se racheter». Acceptons-en l’augure.
Mohsen ZRIBI

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