Campagne de vaccination : Énième ras-le-bol

Vive condamnation de la très controversée campagne de vaccination des jeunes qui exigent, à l’occasion, une meilleure gestion de la lutte contre la pandémie

La campagne de vaccination des jeunes âgés de plus de 18 ans, une trouvaille magique qui a pris tout le monde au dépourvu, n’a finalement pas fait du chemin. Lancée dans le sillage d’une offensive de séduction, elle s’est avérée un pétard mouillé, voire un fiasco retentissant. Au point qu’elle n’a pu éviter son annulation pure et simple, seulement après… 24 heures de son entame !

Déception totale

Certes, il est trop tôt pour.. rédiger la nécrologie de ce « projet révolutionnaire » qui pourrait, peut-être un jour , devenir réalité. Certes aussi, il serait injuste de mettre en cause la bonne foi des autorités qui, visiblement, font de leur mieux pour limiter les dégâts occasionnés par une pandémie qui continue de faire des ravages. Mais, il ne faut pas se voiler la face : tous les ingrédients de l’échec étaient sur la table en ce premier jour de l’Aid, comme en attestent les vidéos choquantes qui ont inondé la Toile et la colère noire qui s’est emparée de la population, particulièrement la frange des jeunes où la déception, a-t-on constaté, est totale. « On n’en revient pas encore » murmure Habib Klouz, 22 ans, étudiant. « J’ai dû, tempête-t-il, sacrifier la fête de l’Aid à la maison pour que je sois de la fête inespérée de la vaccination. Au final, et après trois heures d’attente sous un soleil brûlant, ils nous prierent de rentrer, le stock des vaccins s’étant épuisé. »

Ali Kellabi, 33 ans, coiffeur de son état, évoque un cirque. »C’était, s’indigne-t-il, le chaos parachevé par le ko. Et cela tant aux alentours du centre de vaccination que devant la seule porte d’accès. Ici et là, il n’y avait de places que pour la bousculade et les prises de bec entre des centaines de candidats rêvant de vaccin. »

Karim Aidi, 29 ans, comptable dans une société privée, est rentré, lui aussi, bredouille. Se gardant d’épiloguer sur les scènes qu’il a vécues devant le centre de vaccination, il préfère.. faire le procès des autorités. »On est désormais, s’insurge-t-il, tout près d’une catastrophe qui témoigne, à mon avis, d’une gestion calamiteuse de la crise épidémiologique en Tunisie. Pourquoi a-t-on anticipé si maladroitement ? A-t-on réellement idée, en matière de statistiques, de l’affolement des chiffres concernant les cas de décès et de contaminations ? N’aurait-il pas été plus sage d’attendre encore quelques jours, le temps qu’il faut pour mettre en œuvre un plan de vaccination des jeunes en bonne et due forme, c’est-à-dire sans faille et à l’abri de toute improvisation ? »

Et notre interlocuteur de conclure : « En cette conjoncture éminemment sensible que traverse le pays, et alors que le coronavirus, plus virulent que jamais, continue de déjouer le protocole sanitaire de protection, j’appelle les différentes parties prenantes ( État, citoyens, société civile..) à assumer leurs responsabilités et à coordonner les efforts afin de ne plus vivre pareille tragédie. »

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