Il y aura désormais un avant et un après-25 juillet 2021. Quelque chose est en train de changer au-delà des détails et des intentions. Le Président a joué un coup politique dans un moment sensible et a su profiter de la grogne contre l’ex-Chef du gouvernement et les partis qui le soutenaient, mais également d’une grande colère d’une bonne partie des Tunisiens contre le Parlement et les dérapages venus de tous les partis. Ce qui se passe actuellement n’est pas mené contre un seul parti, mais contre le Parlement et toutes les forces politiques mais à des degrés différents. Jusqu’à maintenant et loin de ce débat constitutionnel qui s’anime depuis deux jours, on n’a pas une visibilité claire de ce qui va se passer dans les prochains jours et semaines. Et pour ceux qui disent que l’on peut attendre encore un peu pour soigner les carences cumulées depuis des années, on va dire que la situation urge. On n’est pas dans le confort d’attendre encore des négociations, des transactions entre des parties qui ont montré jusque-là leur immaturité, mais on est dans l’urgence socioéconomique. Les heures comptent tant, et jusqu’à maintenant le projet alternatif du Président n’est pas clair. La joie la liesse des premières heures laissent la place à une attente silencieuse et préoccupante. Qu’on le veuille ou non, le système politique actuel avec tous ses défauts et ses carences ne peut être balayé par quelques décrets-lois. La Constitution doit être la première boussole pour éviter de tomber dans l’anarchie et les règlements de comptes politiques. Cela explique sûrement la méfiance de maintes personnalités politiques qui attendent des réponses, tout comme d’autres Tunisiens, pas nécessairement appartenant à la classe politique. On pense que la visibilité est fondamentale pour réussir cette transition vers une nouvelle réalité politique meilleure, loin de la chasse aux sorcières qui s’accentue depuis dimanche, loin des appels à la violence et à l’escalade que l’on entend ici et là. Une partie des Tunisiens veut un changement radical, qui s’explique par leur déception et par leur situation économique déplorable. D’autres, Tunisiens veulent aussi de la rationalité, de la clarté dans les décisions et surtout le respect de la liberté d’expression. Attention, c’est une période très délicate, où le moindre emportement pourrait coûter cher. A ne pas oublier les chantiers urgents, tels que la vaccination contre le Covid, les finances publiques détériorées avec un étouffant endettement extérieur et aussi l’assainissement des entreprises publiques. S’il y a des injustices, des dépassements, ils doivent être traités par une justice sobre et indépendante qui attaquera tous ces fautifs appartenant à toutes les sensibilités politiques et qui ont tant nui à ce pays et à son peuple. Pour cela, il faut des étapes, des dates et des moyens pour rassurer tout le monde.
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