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Fixer le nouveau cap

Depuis que le Président de la République a cumulé entre ses mains tous les pouvoirs, la gestion courante des affaires de l’Etat accapare le plus clair de son temps. Ce qui relègue au second plan l’établissement d’une feuille de route pour la sortie de crise, alors que les partenaires internationaux attendent sur des charbons ardents le plan qui fixera définitivement leur position sur ce qui s’est passé en Tunisie le 25 juillet 2021. Certes, en cette période, les Tunisiens veulent voir les barons de la contrebande et de la corruption derrière les barreaux et tous ceux qui ont saigné à blanc le pays et spolié ses biens traduits en justice. Ils attendent aussi de voir le coût de la vie baisser, les citoyens vaccinés. Cela dit, au fur et à mesure que le délai de trente jours fixé par le Chef de l’Etat comme période d’application pour les mesures exceptionnelles tire à sa fin, ils s’inquiètent aussi de ce qui adviendra du nouveau processus politique à même de stabiliser les rouages de l’Etat et permettre de fixer définitivement le cap. Les partenaires internationaux, les bailleurs de fonds et les investisseurs ont mis entre parenthèses projets, prêts et dons au profit de la Tunisie en attendant de comprendre vers où se dirige le pays. Car même si le Président jouit de la légitimité des urnes et de l’adhésion populaire à ses mesures énoncées le 25 juillet dernier, il s’expose à des risques de critiques virulentes fruit d’une incompréhension collective s’il ne dévoile pas en temps opportun sa feuille de route ou du moins ses grands axes. Face au rouleau compresseur des lobbies de la communication et des influenceurs à la solde des islamistes, le Président devra mobiliser ses missions diplomatiques et les cercles des amis de la Tunisie pour dévoiler au monde les raisons qui ont conduit à ces changements. Une campagne explicative qui doit être appuyée par une feuille de route claire où la liberté, la démocratie et les libertés individuelles seront non seulement respectées mais aussi renforcées. Il ne faut pas laisser le monde écouter un seul son de cloche, celui qui présente les Frères musulmans de Tunisie comme victimes et l’activation de l’article 80 en tant que «coup d’Etat». Le monde doit savoir tout de la décennie noire qu’a vécue la Tunisie sur tous les plans sous le règne des islamistes et de leurs alliés.

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