Si nous avons sauvé notre participation aux JO, ce sera grâce aux sports individuels. Ayoub Hafnaoui et Khélil Jendoubi ont été extraordinaires malgré le peu de moyens alloués, et même si les autres athlètes des sports individuels n’étaient pas en forme et ont raté leur JO à l’image de Marwa Amri, Inès Boubakri, Ons Jabeur, Nihel Cheikhrouhou et les autres, ils étaient pas au départ des « médaillables ». Cela veut dire qu’ils ont du potentiel et qu’une médaille olympique n’était pas pour eux un miracle. Pour résumer, les sports individuels ont prouvé encore une fois que c’est le seul chemin pour gagner à l’international.
Sur les sports collectifs, certainement plus populaires et plus demandés, les chances sont inexistantes pour obtenir une médaille ou gagner un titre mondial, tout le monde le sait. Et on voit bien que si les Tunisiens demandent de plus en plus ces sports individuels au niveau de la pratique, sur le plan élite, on reste très loin du requis. Ces sports ne coûtent pas grand-chose mais rapportent beaucoup par rapport aux sports collectifs. Et malheureusement, le ministère des Sports, avec ses arguments peu convaincants, et l’Etat qui n’a pas de politique sportive qui favorise les sports individuels, nous sommes en plein tracas. Certainement que les moyens de l’Etat sont limités, mais il y a aussi de la mauvaise affectation, du favoritisme et des secteurs inutiles qui consomment beaucoup au détriment du sport. Le discours flatteur envers les sports individuels ne suffit plus, car ça s’évapore quelques mois après une médaille olympique.
On oubliera encore une fois ces sports individuels et on s’intéressera au football qui n’est plus performant sur le plan africain et international pour nous. Ces champions et ces athlètes repasseront à l’oubli, à l’ombre, et ce sera la même chanson : pas de moyens, des fédérations mal gérées, et un ministère des Sports qui n’a plus l’autorité et le savoir-faire pour réorienter ces fédérations pour encadrer mieux leurs athlètes.
L’après-JO 2020 sera comme celui de 2016 et de 2012 , un long sommeil puis en 2023 on se souviendra qu’il y a des JO 2024 et qu’on doit planifier une préparation olympique. Et on s’intéressera de nouveau aux athlètes et aux sports individuels, les seuls à pouvoir ramener des médailles. Entretemps, ce sera du temps perdu et des champions démotivés et « écrasés » par des dirigeants narcissiques et si incompétents !
